Bieber anticipe le triple vitrage

La menuiserie Bieber a investi 6 millions d'euros pour adapter ses capacités de production de portes et fenêtres à la demande, apparue depuis trois ans, dans les logements économes en énergie. Les triples vitrages, qui réduisent la déperdition thermique de 85 %, représentent déjà un tiers des ventes de Bieber, sur une niche de marché - la maison basse énergie - qui ne concerne que 1 chantier sur 100. " Le triple vitrage a un surcoût moyen de 15 % par rapport au double ", précise Christophe Bieber, directeur commercial et représentant de la troisième génération de dirigeants de cette PME familiale créée en 1928 à Waldhambach (Bas-Rhin). Les futures exigences réglementaires des bâtiments à basse consommation (BBC), élaborées à l'issue du Grenelle de l'environnement et promises en France pour 2012, impliqueront une utilisation plus répandue des fenêtres isolantes. L'entreprise, qui livre 30.000 fenêtres sur mesure par an, s'estime portée par ces évolutions réglementaires. " Elles ont toujours eu un effet accélérateur sur notre activité ", reconnaît Christophe Bieber, qui a élaboré un autre argument pour ses marchés à l'exportation : la PME, implantée dans le nord du massif vosgien, utilise des bois issus de forêts gérées durablement. Aux États-Unis, où elle réalise 1 million d'euros de chiffre d'affaires (sur les 18 millions d'euros attendus au total en 2008), Bieber a installé deux représentations commerciales pour profiter de la vague écologique des maisons en bois haut de gamme. Autre marché porteur : la Suisse avec 1 million d'euros de chiffre d'affaires. " Nous conservons une philosophie artisanale dans notre organisation et dans notre système de vente aux professionnels ", souligne Christophe Bieber. À telle enseigne que, si la PME (110 salariés) peine à recruter des menuisiers, elle refuse d'imposer aux équipes en place le rythme industriel d'une production en continu. L'exercice touche à ses limites avec des délais d'attente allongés.CAPTEUR SOLAIRE INTEGREL'investissement productif, réparti sur deux ans et financé par endettement et crédit-bail, renforce le caractère écologique de ses fenêtres : l'entreprise respecte la chaîne de traçabilité du bois. Elle propose à ses intervenants en chantier de rénovation de recycler, sur place, les anciennes fenêtres. " Nous n'avons pas d'équipes de pose, c'est un autre métier ", estime Christophe Bieber. Le dirigeant ne souhaite d'ailleurs pas s'y aventurer : " Nous venons d'installer l'un des outils les plus performants pour la basse énergie. Les développements à venir se focaliseront sur cette spécialité. Grâce à elle, nous maintiendrons notre rentabilité autour de 2 %. "La PME connaît ainsi son prochain relais de croissance : la fenêtre Robin Sun. Celle-ci intègre la technologie du vitrage capteur solaire, mise au point par l'ingénieur strasbourgeois Jean-Marc Robin, et combine la production d'eau chaude, l'isolation et la fonction de store. L'intégration du capteur solaire dans le vitrage, réalisée par une unité alsacienne du groupe japonais AGC, confère 60 % d'opacité à la baie lumineuse. Les installations pilotes en Île-de-France promettent, avec 7 m2 de vitrage, de couvrir 60 % des besoins en eau chaude sanitaire d'une famille de 4 personnes. La fenêtre Robin Sun a réalisé 100.000 euros de chiffre d'affaires en 2007. Bieber ne se fixe pas d'objectif de ventes, mais place ses espoirs dans l'éligibilité de ce nouveau produit au crédit d'impôt pour les particuliers, attendue fin 2008.
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