Le soutien des banques aux deux candidats à la Maison-Blanche

C'est aujourd'hui répété à satiété sur tous les tons, les banques ne prêtent plus. En revanche, elles donnent. Hélas, pas au quidam ou à l'entreprise lambda, mais aux hommes et aux femmes politiques. Aux États-Unis, où la campagne électorale pour la présidentielle bat son plein, les établissements qui manquent de liquidités n'en sont pas moins généreux avec les deux candidats, le conservateur John McCain et le démocrate Barack Obama. Selon le pointage du site OpenSecrets.org de l'organisation indépendante The Center for Responsive Politics basée à Washington, qui scrute l'influence de l'argent sur les élections et la vie politique aux États-Unis, ce sont plusieurs centaines de milliers de dollars qui sont versés par les banques pour soutenir les campagnes, il est vrai onéreuses. Traditionnellement, les Goldman Sachs et autres Citigroup sont portées à soutenir le camp républicain. Ainsi, sur les 20 premiers donateurs de chaque candidat, on compte 11 banques pour McCain contre 6 pour Obama, lequel recueille davantage de dons du côté des grands cabinets d'avocats. En versant aux deux partis, on notera qu'une bonne part des établissements - six - continuent d'exercer leur métier suivant la logique de gestion du risque - même si le doute s'est installé depuis quelque temps...-, histoire de ne pas insulter l'avenir. Certains prennent toutefois une position " à découvert " : Merrill Lynch mise clairement sur McCain, tout comme Wachovia ou feu Bear Stearns. On observera cependant que, pour les donateurs aux deux partis, les montants sont plus élevés en faveur de Barack Obama, signe que la valeur démocrate a un potentiel de retour sur investissement plus important. Certains citoyens américains pointilleux remarqueront que Lehman Brothers a versé plus de 500.000 dollars pour s'attirer les bonnes grâces du futur président des États-Unis, une somme qui aurait pu servir, même modestement, à honorer quelques créanciers. Surtout, la rapide approbation des deux candidats à la première version du plan Paulson visant au sauvetage des établissements financiers n'aura pas suffi à sauver la généreuse banque d'investissement, à quelques jours près.
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