Bank of America reste pessimiste pour la finance américaine

La récession sera plus marquée que nous l'attendions." En présentant les résultats et les perspectives de Bank of America (BofA), son PDG, Kenneth Lewis, a tenu un langage dépourvu d'ambiguïté aux analystes. Avant que les banques américaines commencent à se redresser, "il va falloir davantage de temps et de souffrance", a-t-il prévenu. Au troisième trimestre, le bénéfice de BofA a accusé une chute de 68 %, à 1,18 milliard de dollars. Ses résultats ont été amputés de 2,5 milliards de dollars par des "facteurs exceptionnels" dont des dépréciations de créances hypothécaires et le rachat d'obligations ARS ("Auction Rate Securities") à des clients. Ses comptes ont aussi pâti de provisions pour pertes sur crédit de 6,45 milliards de dollars. L'heure est donc à la rigueur. BofA va réduire son dividende — en hausse constante depuis 1978— par deux, ce qui permettra à la banque d'économiser 1,4 milliard de dollars. De plus, elle a annoncé une augmentation de capital de 10 milliards de dollars en actions ordinaires, donc dilutive, afin de préserver ses ratios de solvabilité. Le marché a réservé un accueil glacial à ces annonces, le titre BofA a chuté de 24,77 % à 24,2 dollars hier en séance. Lewis a averti que l'environnement actuel "continue de tirer les coûts du crédit vers le haut" et que, au quatrième trimestre, BofA serait à nouveau affectée par des éléments exceptionnels "du même ordre". PREMIERS RÉSULTATS Analyste chez Wachovia, Douglas Sipkin estime que même l'activité de gestion de fortune de Merrill Lynch — établissement que BofA vient d'acquérir pour 44 milliards de dollars—pâtira du contexte économique au quatrième trimestre. En publiant les siens avec deux semaines d'avance, BofA a ouvert le bal des résultats pour les entreprises du Dow Jones, rôle qui d'ordinaire revient au géant de l'aluminium Alcoa. Les analystes estiment que, sur l'indice S&P 500, les résultats du troisième trimestre devraient reculer pour la cinquième fois consécutive, de 5,6 %. Les financières seront, d'après les analystes, les plus pénalisées, avec une chute de 64 % de leur résultat. Malgré les perspectives difficiles qu'il dresse pour le moyen terme, Kenneth Lewis estime que BofA sera l'une des banques américaines les mieux positionnées pour profiter d'un rebond économique. Après le rachat de LaSalle et de Countrywide Financial, l'établissement est à la tête de 586milliards de dollars de dépôts, dont 21milliards de plus au trimestre dernier à périmètre comparable.LE PARTAGE DE WACHOVIA À L'ÉTUDE La trêve juridique que se sont accordée Citigroup et Wells Fargo pour tenter de sceller un accord sur la reprise de Wachovia doit prendre fin aujourd'hui. Mais, selon Reuters, les deux banques s'étaient déjà entendues hier sous l'égide de la Réserve fédérale pour que Wells Fargo reprenne 75 % à 80 % des dépôts de Wachovia et Citigroup le reste. Les deux banques se disputent Wachovia devant les tribunaux depuis que Wells Fargo a fait une offre supérieure à celle de Citigroup.
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