La numismatique tiraille les cours de l'or et du platine

C'est un nouveau record que l'or a battu hier, en toute discrétion. L'once a en effet coté jusqu'à 654,22 euros, soit 890,60 dollars à Londres. Le métal jaune fait preuve d'une bonne résistance dans la crise qui frappe les matières premières, montrant par là-même son rôle de valeur refuge, même si la hausse du marché a été modeste, soit environ 7 % sur un mois.STOCKS EPUISESAprès un vif rebond en septembre suite à la chute de l'assureur américain AIG, l'once de métal campait autour des 800 dollars : une bonne performance en soi en raison de l'appréciation concomitante du dollar. Même si " l'attrait de l'or comme valeur refuge est mal retranscrit sur le marché ", selon Frédéric Lasserre, responsable des matières premières à la Société Générale.La demande d'or en tant que valeur refuge traduit notamment un manque de confiance dans les banques. Plutôt que de l'acheter sur un compte, les particuliers souhaitent donc en détenir.Seule solution dans ce cas : le report vers la numismatique. À Paris, le napoléon, qui cotait 150 euros hier, présente une prime de près de 40 euros par rapport à son prix en or, tandis que le demi-napoléon cote encore plus cher, soit 90 euros. Outre-atlantique, la " monnaie " américaine, l'US Mint, a annoncé hier la suspension de la production de pièces " American Eagle ", représentant un quart et la moitié d'une once d'or.L'administration a précisé que les stocks des pièces en question avaient été épuisés la semaine dernière et qu'elle souhaitait se consacrer à la production de l'American Buffalo, une pièce représentant une once d'or, dont la vente est suspendue depuis dix jours.Une déclaration qui a soutenu le cours du platine, qui rentre dans la composition d'une des pièces arrêtées. L'US Mint devrait reconstituer ses stocks sur la fin d'année afin de pouvoir remettre les pièces sur le marché en 2009. Le métal blanc, qui cotait 927 dollars dans la matinée, a bondi au-delà des 1.000 dollars en fin de séance.INVERSION DES TENDANCES PROBABLEÀ l'exception de l'or, les métaux précieux ont toutefois été relégués au rang de métaux industriels depuis un mois. Platine, palladium et rhodium ont notamment été fortement affectés en septembre par les mauvaises nouvelles du marché de l'automobile. Les ventes de voitures aux États-Unis ont connu leur plus forte baisse depuis 1991, alors que la moitié de la demande de platine provient du secteur automobile, où le métal est utilisé pour la réalisation de pots catalytiques.Les données fondamentales plaident pourtant pour une inversion des tendances. Les problèmes de production qui frappent le métal en Afrique du Sud auraient été sous-évalués selon la banque Standard Chartered. Et la faiblesse relative des prix du platine pourrait aussi réveiller la demande des joailliers, qui consomment environ 20 % de la production annuelle.Enfin, la demande de platine pour les pots catalytiques n'a pas disparue : des normes environnementales de plus en plus draconiennes semblent devoir s'imposer en Chine et en Inde, où la demande de voitures reste florissante.
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