La laine australienne se cherche un nouveau souffle

L'été vient à peine de commencer que la filière de la laine australienne aligne les records. En hausse, comme les températures relevées à l'intérieur du pays, ou en baisse à mesure que plonge l'index des prix de vente. Tombé à 7,38 dollars (3,85 euros) le kilo de fibre, lors de sa dernière cotation le 31 octobre, l'Awex (Australian Wool Exchange) a perdu 30 % depuis janvier dernier. « Il y a un vrai problème de demande mondiale, amplifié par le cours du dollar australien », estime Craig Welsh, directeur général de l'Australian Wool Innovation (AWI), l'association professionnelle qui regroupe les 30.325 producteurs de laine recensés dans le pays. Sauf que la devise australienne est aujourd'hui en chute libre et que les tarifs n'ont toujours pas relevé la tête. Un nouveau coup dur pour les fermiers qui, contrairement à l'année passée, ne compenseront donc pas par les prix la baisse des volumes. Toujours premiers producteurs et exportateurs de la planète, les Australiens récoltent toujours moins de laine chaque année et, en quinze ans, leur production est tombée de 750.000 tonnes à 400.000 tonnes. « Les sécheresses récurrentes ont décimé le cheptel, pendant que de nombreux fermiers se sont adaptés aux évolutions des cours agricoles, en devenant céréaliers ou en vendant la viande plutôt que la laine », constate, chiffres à l'appui, Jammy Penn, membre du Bureau fédéral de l'agriculture et des ressources économiques (Abare). Le cheptel a diminué de moitié, atteignant péniblement 85 millions de têtes en 2007. Et la nouvelle vague de chaleur n'augure rien de bon. Selon l'Abare, la production pourrait ne pas dépasser les 387.000 tonnes en 2009. Soit la plus faible production jamais enregistrée en Australie.grande notoriétéHeureusement, si les éleveurs du bush produisent moins, « ils produisent mieux », selon Jammy Penn. Le mérinos australien, qui représente près de 90 % du cheptel, jouit toujours d'une excellente réputation sur les marchés internationaux, notamment auprès des très exigeants négociants anglais ou italiens. C'est sur cette notoriété que l'AWI entend capitaliser pour sortir la filière de l'impasse actuelle. « Un fil de qualité supérieure peut se négocier jusqu'à 14 dollars (7,29 euros) aujourd'hui, il faut donc aider les éleveurs à travailler dans cette direction », explique Craig Welsh. Le tout-puissant syndicat professionnel dépense une quarantaine de millions par an pour améliorer les standards de la fibre australienne, tout en innovant pour « mettre le produit en phase avec son temps », reprend le directeur général de l'AWI. En travaillant sur la microfibre pour proposer de nouvelles trames, en testant des méthodes d'imperméabilisation du fil ou en y incorporant du Lycra, l'AWI espère conquérir les nouveaux marchés à forte valeur ajoutée.Olivier Caslin, correspondant en Australie 85millions, c'est le nombre de têtes du cheptel australien.
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