Mobilisation américaine contre le chômage

Barack Obama va hériter d'une dégradation de l'économie américaine plus sévère que prévu. Le mois dernier, 240.000 emplois ont été détruits aux États-Unis, contre 200.000 attendues par Wall Street. Depuis le début de l'année, 1,2 million de postes ont été éliminés, dont plus de la moitié au cours des trois derniers mois, et le taux du chômage a bondi de 6,1 % à 6,5 % entre septembre et octobre.« Nous nous dirigeons vers une récession marquée ? bannissez le terme léger de votre vocabulaire ?, elle est importante, grave et généralisée », prévient Nariman Behravesh, chef économiste du cabinet IHS Global Insight. Les États-Unis n'avaient pas accusé de telles pertes d'emplois depuis la période qui avait suivi le 11 septembre 2001. Alors que 10,8 millions d'Américains sont sans emploi, un record depuis un quart de siècle, la banque Goldman Sachs estime que l'économie se contractera de 3,5 % au dernier trimestre et de 8,5 % à la fin 2009.Première victime de la crise, l'industrie a perdu 90.000 postes le mois dernier. « La grève des mécaniciens de Boeing a contribué à hauteur de 27.000 emplois à cette statistique », remarque Ian Shepherdson, chez High Frequency Economics. « Mais cela ne change rien à la tendance de fond qui est à la débâcle généralisée », note l'économiste. Le secteur des services, avec la suppression de 108.000 emplois, n'est pas épargné.les banques se délestentLa semaine dernière, American Express a annoncé la suppression de 7.000 postes. Jeudi, le plus important fonds commun de placement au monde, Fidelity Investments, a fait part de 1.300 suppressions d'emplois et, selon la chaîne CNBC, de nouvelles coupes claires sont en préparation dans le secteur bancaire, notamment chez Goldman Sachs et Citigroup.Compte tenu de la situation, les démocrates, qui viennent de consolider leur majorité au Congrès, militent pour l'adoption d'un plan de relance « immédiat » de 60 à 100 milliards de dollars. La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, affirme qu'il s'agirait d'un « acompte » sur un deuxième volet ayant vocation à être voté début 2009. Pelosi promet une « simplification » du système fiscal américain intégrant des « baisses d'impôts permanentes » pour les ménages plutôt qu'un autre plan de relance. Faute d'accord entre George W. Bush et le Congrès actuel, Barack Obama et la prochaine législature valideront ces mesures destinées à atténuer les effets de la crise actuelle.
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