Tenue de comptes  : repenser le modèle économique

Avec une diminution de la moitié, voire davantage, de la collecte annuelle, les gestionnaires administratifs vont devoir repenser leur modèle économique. Ils avaient déjà beaucoup de mal à rentabiliser cette activité et étaient engagés depuis plusieurs années dans un vaste mouvement de concentration et de rationalisation. Cette réforme devrait les inciter à renforcer encore cette stratégie. Pour rappel, l'épargne d'entreprise s'organise autour de deux métiers?: la gestion administrative ou tenue de comptes conservation de parts (TCCP) et la gestion financière. Jusqu'au 1er janvier 2004, la plupart des spécialistes de l'épargne salariale menaient de front les deux activités. La gestion administrative, consistant schématiquement à établir les reportings et à informer les salariés et les entreprises, était en général sous-facturée, mais elle était subventionnée par une gestion financière surfacturée. Face au développement du marché de l'épargne entreprise, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a décidé de mettre fin à cette situation préjudiciable aux porteurs en forçant les spécialistes de l'épargne d'entreprise à scinder dans des entités juridiques distinctes ces deux métiers à compter du 1er janvier 2004. Dès lors, a démarré une course aux économies d'échelle. Les gestionnaires administratifs parmi les plus importants ont mis en commun leurs moyens. Ils ont aussi tenté de récupérer sous forme de mandats la gestion administrative de certains teneurs de comptes ayant décidé d'abandonner ce métier et de se concentrer sur la gestion financière. La plate-forme la plus importante regroupe l'assureur Axa et trois banques, la Société Générale, BNP Paribas et HSBC. À eux quatre, ils représentent plus de 25 % de l'activité de TCCP en France. Plusieurs institutions de prévoyance ont adopté la même stratégie. Ainsi, AG2R vient de se rapprocher de Prado épargne. Cette dernière assurera pour l'ensemble du groupe AG2R-Isica et La Mondiale l'activité de TCCP. La réforme qui vient d'être adoptée va certainement accentuer cette tendance. L'activité de TCCP réclame des investissements de plus en plus coûteux afin de répondre aux demandes d'information et de conseil des salariés, mais aussi pour conserver, voire étendre, ses parts de marché dans un contexte fortement concurrentiel. Les TCCP n'ont ainsi de cesse d'étendre la gamme des services proposés. Dans un tel contexte, parviendront-ils jamais à assurer la rentabilité de ce métier ? Pour cela, la plupart des spécialistes s'accordent à dire qu'ils sont encore trop nombreux. À terme, il ne devrait ainsi rester que quatre ou cinq grands teneurs de comptes en France. R. M. n++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
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