La relance passe aussi par l'export

Les mesures contenues dans le plan de relance ne se limitent pas aux frontières hexagonales. Dans un entretien accordé à « La Tribune », Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'État chargée du Commerce extérieur, revient sur ses bienfaits attendus sur l'export, notamment la mesure portant sur le crédit d'impôt recherche. « Crédit d'impôt recherche et exportations, même combat ! Ce n'est qu'en proposant des produits nouveaux et innovants que le ?made in France? pourra reconquérir les marchés étrangers », explique la ministre, qui s'attaque également aux problèmes de financement de l'économie. « L'État apportera sa garantie au financement des exportations. Avec Christine Lagarde, notre priorité est d'assurer la fluidité du circuit de financement. Pour y parvenir, nous nous sommes réunis avec le Medef et un certain nombre de banques pour étudier les solutions envisageables afin que les entreprises ne voient pas le robinet du crédit se tarir. Les banques, qui ont bien admis leurs problèmes passés de liquidités, sont désormais prêtes à jouer le jeu, à condition qu'on les aide. Nous n'hésiterons pas, s'il le faut, à traiter les questions spécifiques qui se poseraient pour le refinancement des crédits export, qui sont des opérations d'une durée de remboursement atypique, parfois jusqu'à vingt ans. » De quelle façon ? « La Coface se substituera temporairement aux banques en confirmant les lettres de crédit émises par des banques étrangères. Nous avons aussi demandé à la Coface de garantir plus largement les cautions bancaires qui concernent des contrats export. Le message est clair. Désormais, aucune entreprise tricolore ne doit perdre un marché à l'étranger à cause d'un problème de crédit. Ce serait inacceptable », précise-t-elle.être plus volontaristeLa montée en puissance de l'assureur crédit ne s'arrête pas là. Selon la ministre, la Coface sera plus volontariste dans la délivrance des couvertures dans des pays risqués, mais éminemment importants. « Il y a des enjeux essentiels pour l'industrie française ? et pour l'emploi ?, entre autres, dans le nucléaire et l'aéronautique. Nous n'avons pas le droit de passer à côté de telles opportunités », précise Anne-Marie Idrac, qui compte également sur le crédit export accordé aux clients de la France pour remporter des marchés. « J'ai fait passer la semaine dernière au Sénat un amendement au projet de loi de finances pour augmenter la Réserve pays émergents, qui permet de financer les projets d'infrastructure dans les pays en développement. Pour vendre le métro du Caire, un système de radar au gouvernement géorgien ou le TGV au Maroc, cet outil a été très utile. Il était nécessaire de renforcer notre force de frappe car, en ces temps de crise, les acheteurs exigent de nos exportateurs qu'ils proposent des solutions de financement compétitives pour des projets mobilisant des crédits sur des durées de quinze ou vingt ans. Si l'on veut reconquérir des parts de marché, il faut être lucide, nous devons jouer à armes égales sur ce terrain-là aussi, et combler tout retard que nous pourrions constater par rapport à nos concurrents. J'y serai attentive. » Ces actions pourront-elles rééquilibrer les comptes extérieurs de la France ? La ministre y croit même si elle compte surtout sur l'augmentation du nombre d'exportatateurs. « On ne recense que 96.000 exportateurs en France, contre 200.000 en Italie et 350.000 en Allemagne. Je n'ai qu'un seul objectif chiffré : 10.000 entreprises exportatrices de plus d'ici à 2012. Grâce à la réforme d'Ubifrance et aux nouveaux outils de financement des exportations, j'ai bon espoir d'y parvenir. » n++BSD ++SupprimerBalise NePas supprimer n signature++BSF ++
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