L'été sera chaud

Le secteur du tourisme est aussi sinistré que le secteur automobile ! » C'est le message que René-Marc Chikli, porte-parole du syndicat des tour-opérateurs français (Ceto), a tenté de faire passer ces derniers jours auprès d'Hervé Novelli, le secrétaire d'État au Tourisme. Le syndicat a proposé des pistes pour tenter « de donner un coup de pouce à la demande ». Sans succès, regrette son président. L'idée de suppression des taxes d'aéroports a été écartée par Hervé Novelli, de même que celle de la création d'un chèque voyage, sur le modèle des chèques vacances qui, eux, permettent de financer des séjours en France.Si René-Marc Chikli a décidé d'alerter les autorités, c'est que la profession craint le pire pour 2009. Tout va se jouer cet été, saison stratégique pour nombre d'acteurs du voyage à forfaits. Cette saison apporte par exemple 75 % des ventes de Fram, 60 % de celles de Look Voyages et 40 % de celles du Club Méditerranée. « Les tour-opérateurs sont pratiquement assurés de vendre les séjours au mois d'août, mais ils s'interrogent sur le niveau de la demande en juillet, et c'est la grande inconnue pour le printemps et l'automne, qui apportent elles aussi une forte contribution aux résultats », explique René-Marc Chikli.risque financierDepuis plusieurs mois, en effet, les Français ne se pressent pas pour réserver leurs vacances. Les départs sont en chute de 10 %. Pour Patrice Caradec, président de Transat France (Vacances Transat et Look Voyages), le scénario des vacances scolaires de février est un avant-goût de ce qui pourrait se passer en juillet et août : les vacanciers, qui avaient l'habitude de réserver très tôt ces périodes de forte demande, ont attendu le dernier moment. Souvent à la faveur de promotions qui ne manquent pas actuellement. Un mauvais été pourrait entraîner des difficultés financières préoccupantes pour les voyagistes. Ces derniers ont pris six mois à un an plus tôt des engagements auprès des compagnies aériennes transportant leurs passagers et des hôteliers à destination. Le risque financier est donc lourd pour eux en cas d'invendus ou de multiplication de prix cassés. « C'est en septembre que l'on pourra faire un premier bilan », prédit le président du Ceto.Pour éviter de devoir trop utiliser l'arme des promotions, les voyagistes jouent la prudence pour cet été. Fram a ainsi réduit ses engagements aériens de 8 %. De même, Marmara, numéro un français en nombre de clients (750.000 clients à forfaits en 2008) et habitué à une croissance rapide de ses ventes (+ 11,5 % en 2008), aborde l'été avec une offre stable.Du côté du secrétariat au Tourisme, on estime que cette période difficile pourrait donner le signal d'une concentration. Les 5 millions de Français qui achètent chaque année un forfait ont le choix entre 450 tour-opérateurs. Un record en Europe ! ncette période difficile pourrait donner le signal d'une concentration.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.