Le LBO Desjonquères ploie sous sa dette

C'était inévitable. Alors que la récession frappe de plein fouet les entreprises, les sociétés sous LBO (rachat d'entreprises par endettement), très endettées, sont celles qui souffrent le plus. Parmi elles, SGD (Saint-Gobain Desjonquères) fait partie des LBO réalisés au début de 2007, quelques mois avant l'éclatement de la crise, et qui ont assumé des financements très lourds. Spécialiste du flaconnage, la filiale de Saint-Gobain est rachetée par deux fonds d'investissement, Sagard et Cognetas (40 % chacun), le groupe français de construction conservant 20 % dans sa filiale. Le prix de la transaction se monte alors à 670 millions d'euros, dont 490 millions financés par de la dette, soit 7,9 fois l'excédent brut d'exploitation de 85 millions d'euros, un ratio très élevé à l'époque. Les spécialistes préviennent déjà qu'en cas de retournement de conjoncture le financement posera des problèmes.Ce moment est arrivé. Selon plusieurs sources proches, Sagard et Cognetas ont mandaté la banque d'affaires Lazard pour explorer les différentes options permettant d'alléger le financement de SGD. Pour le moment, aucune discussion n'a été engagée avec les neuf banques créancières, dont Royal Bank of Scotland, UBS, BNP Paribas, CIC ou Mizuho. Mais SGD pourrait avoir logiquement besoin de fonds propres supplémentaires ou de rééchelonner sa dette. Ses actionnaires ont déjà procédé à un changement de dirigeants l'an passé en faisant venir Michel de Rosen comme président-directeur général épaulé par François Rivière, le nouveau directeur financier. La société a réalisé un chiffre d'affaires de 630 millions d'euros en 2008, dont 50 % venant du secteur de la parfumerie, touché de plein fouet par la récession économique. Le plan de route élaboré en 2007 prévoyait une croissance du chiffre d'affaires de 5 % par an. Les ventes de 2009 devraient, selon une source proche, rester stables, et donc remettre en cause ce plan. Du coup, SGD pourrait réduire ses effectifs, mais rien n'est encore décidé à ce stade. La société compte environ 4.500 salariés dans le monde. Quoi qu'il en soit, aucune fermeture d'usine n'est envisagée pour l'heure. La direction prendra une décision après avoir élaboré un nouveau plan stratégique pour les trois prochaines années.Matthieu Pechbertytexte d'exergue habillé et appliquer sur-lignage exergue colfine
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