À Dubaï, les expatriés déchantent

L'effondrement de la Bourse et l'arrêt de dizaines de chantiers de construction, à Dubaï, ont déjà coûté leur emploi à des milliers d'expatriés. Atif, un architecte iranien, a ainsi vu sa vie basculer en quelques mois. Installé depuis des années à Dubaï, il commence par perdre son emploi en novembre. Quelques jours plus tôt, la banque qatarie qui assurait le financement de son futur appartement à Dubaï a interrompu ses versements. « Nous avions pourtant signé un contrat. Maintenant je ne peux plus payer. Je ne sais pas quoi faire », dit-il. « Heureusement, mon visa n'expire que dans six mois », rajoute-t-il.Les expatriés qui perdent leur emploi n'ont en général qu'un mois, montre en main, pour retrouver un travail.« Cela fait huit ans que je vis ici et je n'ai jamais vu cela », affirme Ali, un bijoutier libanais des Emirates Towers, près du principal centre financier. Sa clientèle russe a déserté la ville, faisant chuter ses ventes de 60 %. « Certains amis ont pris la décision de rentrer au pays et attendent que leurs enfants finissent l'année scolaire », dit-il.D'autres, en revanche, repartent en urgence, abandonnant à l'aéroport leur véhicule acheté à crédit. « Les gens laissent par- fois un petit mot expliquant qu'ils ne peuvent plus payer les traites », affirme un employé du terminal 1. Le nombre de véhicules abandonnés a doublé l'an dernier à 3.000, avec une concentration des incidents en fin d'année.baisse des loyersÀ défaut d'être désertés, les immenses « shopping malls » de Dubaï ont vu leur chiffre d'affaires s'effondrer. « Les clients sont aujourd'hui à 70 % des résidents, et ils négocient sec », affirme le gérant d'un magasin de prêt-à-porter international à Mall of the Emirates. Avec sa célèbre piste de ski artificielle, le centre commercial attirait jusqu'ici une clientèle essentiellement touristique et moins difficile.Pour les résidents, la crise n'a pas que des effets négatifs. Les loyers ont baisséde 30 % à Dubaï et le trafic automobile est plus fluide. Trouver un taxi a cessé d'être un cauchemar. Sur Sheikh Zayed Road, l'autoroute à 12 voies qui éventre la ville sur le long, il fallait parfois 2?h?30 pour parcourir les 30 km qui séparent l'île artificielle de Palm Jumeirah de l'aéroport. Il est possible aujourd'hui de faire le trajet en 40 minutes. Nathalie Gillet, à Dubaï
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.