Le patronat voudrait relever à 61 ans l'âge de la retraite complémentaire

Les partenaires sociaux en charge de la gestion des régimes de retraite complémentaire Agirc (régime des cadres) et Arrco (ensemble des salariés) sont désormais au pied du mur. Sans durcissement des règles, les régimes devraient en effet basculer dans les déficits dès cette année. Pour discuter des évolutions à adopter, au cours de la séance de négociations prévue aujourd'hui, patronat et syndicats s'appuieront sur les projections transmises vendredi par les services de l'Agirc-Arrco.Plusieurs scénarios ont été testés. Tout d'abord, celui d'une hausse des cotisations, Une mesure qui a la faveur des syndicats. Mais une hypothèse fermement rejetée par le Medef. Il apparaît en tout état de cause, qu'en augmentant d'un point les cotisations en 2010 (le taux contractuel Agirc passerait donc à 17,24 % et celui de l'Arrco à 7 % jusqu'au plafond de la Sécu et à 17 % au-delà), le régime des cadres verrait son solde s'améliorer modestement, de 893 millions d'euros en 2010, 922 millions en 2020 et 675 millions en 2030.L'impact sur le solde de l'Arrco serait bien plus sensible : + 4,9 milliards en 2010 ; + 5,4 milliards en 2020 et + 4,3 milliards en 2030. Les transferts habituels entre ces deux régimes rééquilibreraient ensuite légèrement ces montants. Les déficits prévus à long terme étant considérables, cette hausse ne suffira pas. À l'horizon 2030, le déficit de l'Agirc atteindrait tout de même 2,3 milliards d'euros (le régime ayant été en déficit constant depuis 2009, le solde cumulé depuis 2007 atteindrait plus de 28 milliards d'euros). L'Arrco ne passerait dans le rouge qu'en 2021 et, en 2030, son déficit atteindrait 6,8 milliards d'euros, avec un solde cumulé de seulement ? 3,7 milliards.très impopulairesUn autre scénario, qui a nettement les faveurs du patronat mais qui serait certainement très impopulaire, propose un recul de l'âge de départ en retraite à 61 ans voire plus, à partir de 2010 et ceci à raison d'un trimestre par an. Ce qui introduirait un décalage avec le régime de retraite de base de la Sécurité sociale.Cette mesure s'avérerait plus efficace. En passant à 61 ans, les régimes afficheraient même des excédents de 642 ou 911 millions d'euros, si, respectivement, les salariés continuaient de partir à 60 ans et subissaient une décote ou modifiaient leurs comportements en partant plus tard. Avec un départ à 63 ans, le solde atteindrait 2,4 ou 5,1 milliards d'euros et, pour un départ à 65 ans, il passerait à 3,5 ou 11,1 milliards d'euros.Véronique Chocro
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