Le FMI souhaite doubler ses ressources

La prudence est une invitation à se préparer au pire. « Pour l'heure, le FMI dispose des ressources adéquates pour répondre aux besoins », indiquait à Davos le numéro deux du Fonds, John Lipsky. Toutefois, il serait « prudent » de « doubler » les ressources financières du FMI pour les porter de 250 à 500 milliards de dollars. Depuis le début de la crise, le FMI, qui fonctionne comme une tontine mondiale sur laquelle peuvent tirer les pays membres en cas de difficultés financières, a prêté 47,9 milliards de dollars à l'Ukraine, l'Islande, la Hongrie, le Belarus, le Pakistan, la Lettonie, ou encore la Serbie.Certes, l'institution dispose encore de marges de man?uvre, même en incluant un nouveau prêt en négociation avec la Turquie. Mais la liste des candidats à un prêt pourrait s'allonger rapidement. Les flux de capitaux vers les pays émergents se tarissent en effet dangereusement. Selon l'Institute of International Finance (IIF), ils ne devraient pas dépasser 165 milliards de dollars en 2009, contre 466 milliards en 2008. La situation se complique donc singulièrement pour les pays qui financent leurs déficits extérieurs grâce à des entrées de capitaux étrangers, comme la Hongrie ou la Lettonie.Il est vrai que, pour les pays en développement, le choc actuel est sans précédent. Lors de la crise de la dette en Amérique latine au début des années 1980, les entrées de capitaux vers les pays émergents étaient passées de 3,5 % du PIB des émergents en 1981 à 0,3 % en 1986. Lors de la crise asiatique, ils avaient fondu de 5,7 % à 2 % entre 1996 et 2002. Cette fois-ci, ils devraient se réduire de 6,9 % à 1,1 % en 2009, selon l'IIF.L'Europe en transition, où les banques occidentales réduisent actuellement dramatiquement la voilure, est fortement exposée. Hors Russie, les prêts bancaires à la région passeraient de 95 milliards de dollars en 2008 à 22 milliards seulement en 2009. Cet assèchement de liquidités risque, selon le FMI de nourrir de nouvelles crises de change en Europe et ailleurs.Le Japon a déjà offert de prêter 100 milliards de dollars au FMI. Reste à trouver 150 milliards de dollars. Le FMI envisage deux pistes : tripler les quotas du Fonds sur la base desquels les pays membres contribuent à son capital ou procéder à une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux (SDR) en sus des réserves officielles des pays membres. Le sujet fera partie des discussions du sommet du G20 en avril à Londres.Xavier Harel© crédits photo
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