La formation professionnelle des adultes dans la tourmente

Le compte à rebours a commencé à l'Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). Le 1er avril 2010, 920 salariés de l'Afpa dédiés à l'orientation des demandeurs d'emploi seront transférés à Pôle emploi. Tel est le projet qu'a présenté, hier, la direction de l'Afpa au comité central d'entreprise et qu'elle fera valider aujourd'hui à l'occasion d'une assemblée générale extraordinaire de l'Association. Le transfert doit être inscrit dans le projet de loi sur « l'orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie » qui sera présenté au Conseil des ministres le 22 avril.accélérationUne accélération du calendrier à laquelle la quasi-totalité des syndicats (à l'exception de la CFE-CGC), mais aussi l'Association des régions de France, s'opposent. Pour protester contre le projet, les cinq organisations réunies en intersyndicale avaient appelé, hier, à une manifestation qui a réuni 200 à 250 personnes, à Montreuil devant le siège de l'Afpa. « Le gouvernement fait le forcing », regrette Hervé Le Brun, le secrétaire général de FO Afpa. « Laurent Wauquiez nous avait parlé de 2011 pour le transfert. Aujourd'hui, la direction de l'Afpa accélère pour pouvoir engager d'autres projets », ajoute Roland Audrerie, le secrétaire CGT du comité central d'entreprise. Une analyse que conteste Philippe Caïla, le directeur général de l'Association qui a défini les modalités du transfert avec Christian Charpy, son homologue de Pôle emploi, dans un rapport remis au gouvernement?: « Le 1er avril 2010 nous paraît une date raisonnable. Cela nous laisse le temps de nous organiser en équipe projet. Sans traîner pour autant, car c'est un sujet douloureux pour l'Afpa ».Autre pomme de discorde, le statut des salariés transférés. Dans son article 22, le projet de loi sur la formation prévoit, en effet, que dès leur passage sous la tutelle de Pôle emploi, les salariés relèvent de la convention collective de leur nouvel employeur. « Quelle est la légitimité de l'État à transférer des salariés de droit privé vers une entité publique?? », s'interroge Hervé Le Brun. « La loi garantit la rémunération et les droits individuels acquis, telle l'anciennet頻, rétorque Philippe Caïla. En dépit de ces multiples passes d'armes, le gouvernement devrait tenir son calendrier et tout boucler d'ici à un an. A. L.
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