À Bonn les négociations sur le climat s'enlisent

Après onze jours de négociation sous l'égide de l'ONU à Bonn, la cause climatique n'a guère progressé. Les nombreux experts venus de plus de 175 pays pour définir les contours du futur régime anti-réchauffement qui prendra le relais du protocole de Kyoto en 2013, se sont bien montrés satisfaits de l'amélioration de la qualité du dialogue, fruit du changement d'administration à Washington. Mais aucune avancée chiffrée n'a pu être engrangée, que ce soit en matière d'objectifs de réduction des émissions de CO2 à moyen terme ou d'aides financières aux pays du Sud pourtant incités à rendre leurs économies moins gourmandes en carbone. Plus troublant, les États insulaires du Sud ont rappelé l'ampleur du défi en brandissant les tout derniers développements scientifiques qui démontrent l'insuffisance des objectifs de diminution des émissions de CO2 jusqu'à présent recommandés par la science (entre ? 25 % et ? 40 % de réduction dans les pays riches). « Les chefs d'État doivent impérativement apporter le leadership et l'orientation, qui font cruellement défaut à ces négociations, si on veut éviter le dérèglement climatique catastrophique qui s'annonce », réagissait hier Karine Gavand de Greenpeace France.Certains pays européens, France en tête, se disent aussi préoccupés par le manque de « leadership ». La présidence de la République tchèque fait preuve d'apathie, privant de voix l'Europe au moment où les États-Unis se forgent une philosophie et pourraient être habilement conseillés par leurs alliés. « L'Europe a adopté son paquet énergie et climat, s'est fixé des objectifs de réduction des émissions de CO2 [? 20 % d'ici à 2020, et ? 30 % en cas d'accord international, Ndlr], mais reste maintenant les bras croisés », s'insurge un haut responsable européen pour qui « le risque est que les 27 soient placés ?dans un corner à Copenhague? où doit se conclure la négociation en décembre ». Les premiers signaux émis par Washington ? proposition de ramener les rejets américains à leur niveau de 1900 en 2020, projet de loi sur le plafonnement des émissions ? laissent Bruxelles sur sa faim. De nouvelles discussions sont prévues lors du Forum des principales économies (MEF) les 27 et 28 avril à Washington. Laurent Chemineau Certains pays européens, France en tête, se disent préoccupés par le manque de « leadership ».
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.