Smic : vers une hausse a minima de 1,25 %

Brice Hortefeux prépare le terrain depuis plusieurs semaines. Le chef de l'État devait le confirmer, hier, aux six leaders syndicaux qu'il recevait à l'Élysée (lire ci-contre). Le 1er juillet prochain, comme chaque année depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, l'exécutif ne cédera pas à la tentation du coup de pouce au Smic.Pour justifier son choix, le gouvernement dispose, depuis hier, de la caution du groupe d'experts, chargé par une loi de décembre 2008 d'émettre des recommandations sur la hausse du Smic. « À l'issue d'une discussion approfondie, le groupe a décidé à l'unanimité de recommander que la prochaine revalorisation du Smic, devant prendre effet au 1er juillet 2009, soit limitée à l'application des mécanismes légaux », conclut le groupe, présidé par Paul Champsaur, l'ancien directeur général de l'Insee.Dans leur rapport de 34 pages, les cinq économistes balaient les arguments mis en avant par les syndicats ? et tout particulièrement Force Ouvrière ? pour réclamer une forte revalorisation du salaire minimum, au nom d'une politique de la demande contre la crise. « Le Smic n'est pas un bon instrument de relance keynésienne. Certes, à court terme, une hausse du Smic accroît le pouvoir d'achat des ménages qui bénéficient de la revalorisation [?]. Ensuite, ces effets keynésiens standards sont rapidement contrariés par les effets négatifs sur l'emploi [?] qu'exerce la hausse induite du coût du travail », note le rapport. Plutôt que de jouer sur le salaire minimum pour améliorer les revenus des bas salaires, les experts préconisent de renforcer les politiques de redistribution via la fiscalité ? à l'instar de la prime pour l'emploi ? ou les prestations sociales ? comme le revenu de solidarité active.8,81 euros de l'heureAu 1er juillet prochain, en l'absence de coup de pouce, le Smic horaire devrait donc être revalorisé de 1,25 % et passer de 8,71 euros à 8,81 euros environ. Une évolution en net recul par rapport à celle de 2008 (+ 3,2 %) en raison de la quasi-disparition de l'inflation. Le glissement annuel de mai à mai de l'indice des prix à la consommation, hors tabac, des ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé, qui pèse largement dans la revalorisation du Smic et qui sera connu le 12 juin, pourrait même être négatif. Seul jouera alors le gain en pouvoir d'achat du salaire horaire ouvrier de base, répercuté pour moitié sur le Smic. Or, le chiffre provisoire diffusé par le ministère du Travail fixe ce gain à 1,25 %. Une revalorisation bien faible selon les syndicats qui ont fait de la hausse du Smic l'une de leurs revendications phares dans le bras de fer qui les oppose à l'exécutif. A. L.
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