chronique des marchésDans l'univers des matières premières, la palme de la plus mauvaise performance revient au gaz naturel. Aux États-Unis, le prix du gaz a chuté de 26 % depuis le début de l'année, à 3,7 dollars pour 1 million de « british thermal units » (BTU). Même les « porcs maigres » cotés au Chicago Board of Trade, et malades de la grippe porcine, font mieux ou plutôt moins mal, avec une baisse de 22 %. En termes de pouvoir calorifique, le gaz coûte 18 fois moins cher que le pétrole actuellement. Ce qui s'explique par une offre abondante : contrairement à l'or noir, dont l'offre a été rapidement réduite par l'Opep dès le mois de septembre 2008, le gaz a continué à affluer. La réduction du nombre de derricks en activité aux États-Unis, de plus de 1.400 à 700 aujourd'hui, a pris du temps. Et contrairement au pétrole qui reste quasi incontournable pour tous les modes de transports, le gaz n'est pas irremplaçable. Les électriciens américains n'ont de cesse de se reporter sur le charbon, dont les cours ont beaucoup chuté depuis l'automne. Il faut dire que la Climate Bill qui s'annonce aux États-Unis pour début 2010 les y incite, paradoxalement. Très émetteurs de gaz à effet de serre, les électriciens américains seront, comme en Europe, parmi les plus concernés par les réductions d'émissions de CO2. Or, pour réduire facilement ces émissions et respecter les quotas, rien de tel que de partir d'un niveau? élevé : ils ont donc tout intérêt à brûler du charbon cette année, qui émet deux fois plus de CO2 que le gaz, quitte à se reporter sur le gaz naturel l'année prochaine. Un facteur qui devrait alimenter un fort redémarrage des cours du gaz au second semestre. Aline RobertPour réduire ses émissions de CO2, rien de tel que de partir d'un niveau élevé. Aujourd'hui, les Électriciens brûlent donc du charbon.

latribune.fr

20 Juin 2009, 1:43

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