L'Italie craint une restriction du crédit

Dimanche dernier, le ministre italien de l'Économie et des Finances, Giulio Tremonti, estimait que "nous ne sommes qu'à la fin du début" de la crise financière. Aussi le gouvernement de Silvio Berlusconi a adopté hier soir un plan de sauvetage des banques pour affronter "la deuxième phase" de la crise : son extension à l'économie "réelle". Ce plan prévoit un fonds d'investissement public de 20 milliards d'euros au bénéfice des banques. Il pourrait utiliser à cet effet les 90 milliards d'euros de liquidités disponibles à la Caisse des dépôts italienne. Parallèlement l'État a l'intention de garantir lui-même les dépôts des Italiens jusqu'àhauteur de 103.000euros par déposant, mais par un fonds privé ad hoc des banques. L'inquiétude des autorités italiennes quant à la propagation de la crise à l'économie réelle est pour le moins justifiée à en juger par les prévisions de croissance du Fondsmonétaire international (FMI) publiées hier : l'Italie serait le seul grand pays industrialisé à demeurer en récession deux années de suite, avec un produit intérieur brut (PIB) baissant de 0,1 % en 2008 et de 0,2%en 2009. VASTE TISSU DE PME-PMI Hier matin, Giulio Tremonti a réuni autour de lui les dirigeants de la Banque d'Italie, du patronat (Confindustria) et de la Fédération des banques privées pour "analyser le système de financement des banques à l'économie". La crainte est que, bien qu'aucune banque italienne n'ait eu recours à un sauvetage public (seule UniCredit a fait appel à une augmentation de capital), elles ne restreignent l'accès au crédit au vaste tissu de PME-PMI qui constitue l'essentiel de la troisième économie de la zone euro. La proportion d'entrepreneurs qui signalent "une détérioration de leur accès au crédit" augmente. Selon une enquête de la Banque d'Italie dumois dernier, 26,7 % des firmes italiennes ont enregistré une politique de crédit plus défavorable par rapport au début de l'été, contre une part d'encore seulement 22,7 % au printemps. Le patronat organisera la semaine prochaine une rencontre avec les chefs des principales banques du pays pour éviter une telle restriction du crédit aux entreprises.
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