Le yen, baromètre de l'aversion au risque

En pleine tourmente financière, le yen a refranchi hier le seuil de 100 pour 1 dollar. Il est même monté jusqu'à 98,60. Ce n'est pas seulement le passage d'un cap symbolique, c'est aussi une constante de l'histoire récente : lorsque les indices boursiers mondiaux s'affaissent, le yen redresse la tête. Toutes les phases d' endaka du yen - de reprise prolongée de la monnaie japonaise - ont correspondu à des périodes de correction des marchés boursiers. Cette corrélation inverse s'explique aisément : le Japon, deuxième économie mondiale, est un énorme pourvoyeur de capitaux à l'échelle internationale et il en exporte plus ou moins selon la situation des marchés. Lorsque la demande mondiale de yens augmente, le faisant monter, les sorties massives de capitaux du Japon s'interrompent, provoquant un tarissement de la liquidité mondiale.TAUX D'INTERET FAMELIQUECes dernières années, la corrélation jouait dans l'autre sens tant que le sport international en vogue était le carry trade. Cette stratégie de portage consiste à jouer sur les écarts de taux offerts sur les monnaies. Le yen, assorti d'un taux d'intérêt famélique de 0,5 %, en était le vecteur favori. Le retour en force de l'aversion au risque au cours des dernières semaines a cassé net cette stratégie juteuse, mais dangereuse, qui peut se transformer en boomerang dès que les conditions de marché se modifient. Le carry trade a cessé et le yen, depuis, ne cesse de s'apprécier vis-à-vis du dollar mais aussi de l'euro face auquel il a repris 21 % depuis juillet.
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