Denis Ranque, président de Thales " Il n'y a pas de raisons pour revenir sur nos prévisions "

La crise financière a-t-elle un impact sur vos activités ?Cela nous impacte peu pour plusieurs raisons. Premièrement parce que nous avons deux ans de carnet de commandes devant nous. Contrairement à une industrie comme l'automobile où l'on peut reporter à plus tard l'achat d'un véhicule, il est plus difficile de le faire pour un avion. Ensuite, nos clients sont des partenaires de long terme qui ont une situation financière solide. Il s'agit pour l'essentiel de gouvernements pour 65 % et d'opérateurs d'infrastructures pour 20 % qui ont des revenus réguliers et récurrents issus des taxes ou des redevances. L'assèchement du marché de crédit peut-il avoir des conséquences sur le financement des activités du groupe ?Non. Nous avons un bilan équilibré. Et aujourd'hui c'est clairement une vertu d'être faiblement endetté. Par ailleurs, nous avons sécurisé auprès des banques des lignes de crédit confirmées pour 1,5 milliard d'euros. Au vu de l'ampleur de la crise, maintenez-vous vos objectifs de résultats pour 2008 ?Oui je les confirme. Il n'y a pas de raisons pour revenir sur nos prévisions. Je maintiens un objectif de 7,25 % de marge d'Ebit à fin 2008 ainsi que notre objectif de 6 % de croissance organique au terme de l'exercice. La période est-elle propice à l'acquisition d'un concurrent ?Il n'est pas exclu que cela puisse se faire mais je ne vois pas d'opportunité à court terme. Dans le ­contexte actuel, ce sont les plus faibles qui disparaissent en premier. Mais par définition nos cibles potentielles bénéficient aujourd'hui des mêmes protections financières que nous, ce qui sous-entend qu'elles ne sont pas affaiblies. Il faudra voir, à moyen terme, ceux qui ont le mieux résisté à la crise.
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