" Les pays émergents sont protégés "

Avec la forte aggravation de la crise aux États-Unis et en Europe, les dirigeants des pays émergents se demandent à présent si les protections qu'ils ont mises en place ces dernières années (assainissement des finances publiques, redressement des balances courantes, flexibilité des monnaies, réserves de change confortables...) vont continuer à les immuniser. La Chine, icône du monde émergent, affichait jusqu'à ces derniers jours un calme impérial, estimant que le meilleur service à rendre à la communauté internationale consistait à pérenniser son " développement économique stable et rapide ".De leur côté, les économistes voyaient dans le renforcement de la demande domestique chez certains pays émergents et dans l'essor des échanges commerciaux sud-sud les raisons d'un découplement entre les économies en développement et celles du nord. Les émergents devenaient à leurs yeux les nouveaux moteurs de la croissance mondiale. Mais avec la panique qui gagne les marchés et la perspective de la récession qui se précise dans certains pays de l'OCDE, les émergents ne sont-ils pas exposés à un ralentissement de leur activité plus fort que prévu, avec tous les enjeux politiques et sociaux que cela suppose ?QUASI-GEL DES FINANCEMENTS" Outre la baisse du prix des matières premières, le principal vecteur de ralentissement économique pour les pays émergents réside dans le quasi-gel des sources de financement sur les marchés internationaux, surtout s'il perdure ", explique Olivier de Boysson, économiste en chef de la recherche pays émergents à la Société Générale. Sont concernés au premier chef les pays qui ont bâti leur expansion sur l'endettement en devises étrangères ou qui affichent un déficit de leur balance courante.Le consultant, Thierry Apoteker, situe tout en haut de l'échelle de la vulnérabilité à la crise financière des pays comme la Russie, l'Ukraine, le Kazakhstan ou la Turquie. À l'opposé, le Brésil ou la Chine sont en meilleure position avec un poids de l'endettement international plus limité. Entre les deux se trouvent les pays du Golfe, qui ont utilisé leurs nombreux pétrodollars pour investir au nord via leurs fonds d'investissement mais assez peu pour doter leur banque centrale en munitions.Les autres pays échapperaient-ils pour autant à l'approfondissement de la crise ? Une baisse durable de la demande mondiale pèserait lourdement sur les exportations de la Chine, de la Thaïlande, de la Russie, mais aussi du Mexique.
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