L'aristocratie belge mobilisée contre

C'est une révolution à l'envers qui est en marche chez Fortis. Lors de l'assemblée générale historique qui se déroule demain à Bruxelles, une poignée d'aristocrates pourrait avoir raison des décisions prises par le conseil d'administration en octobre. La liste des « petits » porteurs représentés par le cabinet Deminor et maître Modrikamen, les meneurs de la fronde contre le démantèlement du groupe avec l'association d'actionnaires néerlandaise VEB, rappelle étrangement le « High Life », équivalent belge de notre Bottin mondain.valeur sûreS'y côtoient les vicomtes de Jonghe d'Ardoye, les barons van der Straten Waillet, les comtes de Lichteevelde?, les comtes de Marnix de Sainte-Aldegonde, et autres Selliers de Moranville. Ils ont été les premiers à souffler le vent de la révolte au lendemain du funeste week-end d'octobre, lorsque l'action Fortis, qui valait encore 14 euros il y a un an, a chuté de 9 à 1 euro à la suite de l'annonce de la vente des activités néerlandaises à La Haye et des activités belges à BNP Paribas.Ces grands « petits actionnaires » sont une centaine en tout, sur plusieurs milliers d'actionnaires coalisés, mais ils détiennent les gros portefeuilles. Certaines familles ont entre « 5 et 8 millions d'actions », assure une source proche du dossier. À raison d'environ 8 euros de dépréciation par action, l'automne leur aura coûté très cher : entre 40 et 64 millions d'euros chacun. Ils sont d'autant plus amers que nombre d'entre eux ont augmenté leur mise pendant l'été à la demande d'un des leurs, le baron Lippens, alors président de Fortis, qui cherchait par tous les moyens à renforcer les fonds propres.Ces portefeuilles colossaux rassemblaient souvent une part significative du capital familial accumulé au fil des générations. Fortis était perçu comme un placement de bon père de famille et l'une des rares valeurs belges sûres. « Après la vente d'Electrabel à Suez, un grand nombre d'investisseurs privés belges ont préféré Fortis comme valeur de rendement dans leurs portefeuilles », explique Kris Temmerman, directeur du département gestion de fortune chez Leleux Associated Brokers.Le Syndicat de défense des actionnaires constitué par Mischaël Modrikamen réclame 10 euros par action et mise sur un cavalier seul de la banque belgo-néerlandaise pour ramener de la valeur dans la holding. Deminor se réfère également au cours de l'action avant la cession à la banque française et à l'État néerlandais. Une chose est sûre : depuis que l'actionnaire chinois Ping An a pris parti contre la vente à BNP Paribas, les « minoritaires » pèsent désormais un poids non négligeable. Ce n'est pas la candidature, proposée par la direction de Fortis, de Guy de Selliers de Moranville à un poste d'administrateur indépendant qui devrait renverser le cours de l'histoire.Florence Autret et Yann-Antony Noghès, à BruxellesLichtervelde ?
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