Concurrence  : la SNCF chef d'orchestre sous tutelle

Dialogues ubuesques en per-spective. « Oui, bien sûr, nous allons vous trouver un local commercial sur le site de la gare de Mulhouse », devra répondre la SNCF à sa grande rivale allemande, la Deutsche Bahn, lorsque cette dernière viendra en France? lui prendre des parts de marché. Aujourd'hui, seuls quelques partenariats sous l'égide de la SNCF (comme Eurostar, vers Londres, ou Thalys, vers le nord de l'Europe) permettent à des trains étrangers d'« aquairir » en France. Mais, dès le 13 décembre 2009, ces lignes internationales de voyageurs seront ouvertes à la concurrence. Les opérateurs souhaitant « faire du train » entre la France et un pays étranger n'auront plus à négocier avec la SNCF. Outre la Deutsche Bahn, la compagnie Air France, qui discute en ce sens avec Veolia, se verrait bien faire rouler à terme des TGV en son nom. Certes, cette concurrence sera lente à émerger : le transport ferroviaire est une activité lourde. Mais les textes européens sont clairs : dès l'an prochain, la SNCF, gestionnaire des gares, devra être prête à proposer les mêmes services en gare à ses concurrents qu'à ses propres trains. « C'est ce qui s'est passé en Allemagne, où la Deutsche Bahn s'occupe des gares pour le compte de toutes les compagnies ferroviaires, et nous allons faire la même chose », indiquait samedi le président de la SNCF, Guillaume Pepy.« Nous venons donc d'imaginer un package de prestation minimale [signalétique, affichage des horaires, information voyageurs, nettoyage et sécurité de la gare, etc.], qui sera le même pour tous les opérateurs », ajoute Jean-Michel Hua, responsable de la stratégie des gares à la SNCF. Ces derniers devront sous-traiter ou assurer eux-mêmes les autres services, comme l'accueil en gare personnalisé des voyageurs. « Nous devrons aussi trouver de l'espace pour les guichets de vente des nouveaux opérateurs, qui devront être aussi visibles que ceux de la SNCF, et leur trouver des locaux commerciaux proches du site », poursuit Jean-Michel Hua. Résultat : « Il faudra faire des compromis avec l'espace nécessaire au confort des voyageurs. »En cas de litige, il reviendra à la future Autorité de régulation des activités ferroviaires (Araf), qui doit être installée avant l'été, le soin de trancher. Elle « pourra délivrer des amendes atteignant jusqu'à 3 % du chiffre d'affaires [de la SNCF, en cas d'inégalité de traitement, Ndlr], voire 5 % en cas de récidive », prévient Jean-Michel Hua. La consolation, pour la SNCF, c'est que ces nouveaux acteurs paieront leur quote-part du budget des gares. Un budget qui s'élève entre 15 millions et 25 millions d'euros par an pour une grande gare de province et qui peut aller jusqu'à 35 millions pour les gares parisiennes. M. R.ces nouveaux acteurs paieront leur quote-part du budget des gares.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.