Axa en proie à une tourmente boursière

Les déclarations de Christine Lagarde, vendredi, sur les assureurs français ont jeté de l'huile sur le feu. Le titre Axa est descendu hier sous la barre des 6 euros, soit son niveau de cours de 1992. Avec près de 63 % de chute depuis le 1er janvier, l'action enregistre la deuxième plus forte baisse de l'indice Cac 40 à la Bourse de Paris, derrière Dexia (? 64,5 %), et loin devant la Société Généralecute; Générale (? 47 %) ou Saint-Gobain (? 45 %). La descente aux enfers d'Axa avait commencé bien avant l'intervention de la ministre de l'Économie, qui a d'ailleurs simplement indiqué en fin de semaine dernière que « dès lors que les établissements se trouveraient en situation de risque systémique », l'État viendrait au secours des compagnies d'assurances comme il l'a fait pour les banques. Elle a également ajouté que les assureurs « avaient jusqu'à présent très bien résisté à la crise et bien géré leurs opérations ». Une précision qui semble avoir largement échappé aux investisseurs. « De toute façon, depuis quelque temps, dès qu'il y a une mauvaise nouvelle touchant le secteur de l'assurance ou en provenance des États-Unis, le titre Axa baisse. Le mouvement s'auto-entretient », déplore une source interne.Rien n'y fait. Même lorsque le fondateur Claude Bébéar a pris la parole, vendredi dans les colonnes du « Figaro », pour défendre le groupe qu'il a créé, le titre en hausse à l'ouverture a fini en baisse de près de 5 % à la fin de la journée. « Axa a une situation solide, assise sur de bonnes performances opérationnelles, une situation de cash-flow positif et se trouve positionné sur des marchés de croissance à long terme. Et pourtant en Bourse, son action est victime des comportements grégaires des investisseurs, mais aussi d'opérateurs de marché, d'arbitragistes et autres hedge funds, qui appuient délibérément sur ce titre comme sur d'autres », a observé l'ancien patron d'Axa.sujet « explosif »L'annonce lors de la présentation des résultats annuels, le 19 février, de l'intention du directoire de demander, à la prochaine assemblée générale des actionnaires, l'autorisation d'émettre des actions de préférence pour un montant de 2 milliards maximum, a mis le feu aux poudres. D'aucuns jugent « maladroite » cette annonce d'une opération bien connue dans les pays anglo-saxons, mais récente en droit français, qui a été interprétée comme la reconnaissance par le groupe de son besoin d'une augmentation de capital, alors même que l'émission des titres n'est pour l'instant pas programmée. « Il y a un doute sur la solvabilité d'Axa », justifie un analyste sous couvert d'anonymat, qualifiant le sujet d'« explosif ». Tous ne sont pas du même avis. Pour Nick Holmes, analyste chez Nomura, « le marché a fait une erreur fondamentale » en estimant qu'Axa devait augmenter son capital en raison d'une solvabilité inférieure à la moyenne européenne. Dans une note argumentée, il souligne la spécificité du calcul de la marge de solvabilité aux normes françaises actuelles très conservatrices. « Le ratio de solvabilité d'Axa grimperait de 127 % à 160 % si les coûts d'acquisition différés en assurance-vie y étaient ajoutés pour le rendre comparable avec celui d'Allianz (161 %) et celui de Zurich Financial Services (153 %) », explique-t-il, avant d'observer que pour la même raison, les ratios de solvabilité de CNP, mais aussi de Generali en Italie, sont pénalisés. Axa attend donc avec fatalisme le retour de jours meilleurs après la fin de la période de publication des résultats. « Mis à part pour financer une acquisition, que le cours de l'action soit à 5 euros ou à 30 euros ne change rien », insiste une source interne. Comme le rappelle Claude Bébéar, « ce n'est pas la première fois » que le groupe essuie une tempête boursière « et Axa a toujours résist頻. nl'action enregistre la deuxième plus forte baisse du cac 40 depuis le 1er janvier avec près de 63 %. Infographie2cols x 116mm
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