Affaire Madoff : demande de création d'une cour internationale

L'« alliance globale » de cabinets d'avocats formée pour défendre les intérêts d'investisseurs floués par Bernard Madoff se renforce et multiplie les initiatives. Trois semaines après sa création en Espagne sous la houlette du cabinet Cremades & Calvo-Sotelo, cette coalition ? qui n'agit pas en nom collectif mais coordonne ses actions ? a été rejointe par onze cabinets, portant leur nombre à quarante-cinq. Hier, à New York, leurs représentants ont interpellé les membres du G20 pour que soit créée une « cour internationale des services financiers » avant de se rendre à Washington pour rencontrer régulateurs et législateurs.L'alliance, constituée de cabinets présents dans vingt-cinq pays dont six français (Gide Loyrette Nouel, Kahn & Associés?), représente quelque 10.000 clients dont l'exposition à l'escroquerie de Bernard Madoff s'élève à « plusieurs dizaines de milliards de dollars ». Son président, Javier Cremades, présentera son projet de cour et sa démarche dans l'affaire Madoff à plusieurs parlementaires en présence de James Segel, conseiller de Barney Frank, l'influent président de la commission des Services financiers de la Chambre des représentants, ainsi qu'à Mary Schapiro, la nouvelle patronne du gendarme des marchés financiers (SEC). « La constitution d'une telle cour répond à un besoin réel », plaide Gaytri Kachroo, associée du cabinet américain McCarter & English et vice-présidente de l'alliance globale. Après les États-Unis, l'alliance prévoit de présenter son projet de cour en Europe, dans la perspective du sommet du G20 qui aura lieu à Londres le 2 avril.escroquerie pyramidaleBernard Madoff devrait annoncer jeudi qu'il plaide coupable d'avoir organisé une escroquerie pyramidale de type Ponzi portant sur 50 milliards de dollars. « Les possibilités de recouvrement des fonds perdus sont réelles, cet argent se trouve quelque part », affirme à « La Tribune » Gaytri Kachroo. L'avocate explique que l'alliance permet d'échanger les informations entre cabinets et d'assister les régulateurs. Gaytri Kachroo dispose pour cela d'une source privilégiée puisqu'elle compte, par ailleurs, Harry Markopoulos parmi ses clients. Pendant neuf ans, cet investisseur de Boston a amassé les documents sur Madoff et alerté en vain la SEC sur ses agissements. Éric Chalmet, à New York PIERRE-PHILIPPE MARCOU/AFP
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