L'Opep pourrait propulser le baril au-delà des 50 dollars

À quelques jours de la prochaine réunion de l'Opep qui se tiendra dimanche à Vienne, le débat sur un prix optimal du pétrole s'est ranimé, tout comme le cours du baril de pétrole WTI, qui grimpait de 3,38 % à 47,06 dollars hier. Alors qu'une majorité d'observateurs penchent pour une nouvelle réduction de la production des pays producteurs, les marchés parient sur une hausse des cours du brut dans les semaines à venir. Le nombre de contrats sur options pariant sur une hausse du pétrole au-delà des 50 dollars a doublé la semaine dernière. Le niveau de production du cartel a déjà chuté de 13 % depuis septembre dernier, mais une nouvelle baisse de production de 800.000 barils par jour pourrait être mise à l'ordre du jour. Une hypothèse qui réduirait la production du cartel à 24 millions de barils par jour, soit 5 millions de barils de moins que l'été dernier : « Juste ce qu'il faut pour propulser le WTI au-delà des 50 dollars le baril », estime Olivier Jakob chez Petromatrix. Argumentant en faveur d'une baisse de la réduction du cartel, le secrétaire général de l'Opep, Abdullah al-Badri, a déclaré hier que le cartel allait réduire sa prévision de consommation de 1 million de barils par jour pour 2009, contre 580.000 barils précédemment, soit une consommation globale qui représenterait 84,7 millions de barils par jours.Si le cartel a déjà fortement réduit son débit de production, l'essentiel de la réduction a été le fait de l'Arabie Saoudite jusqu'alors. Ce que vient prouver le ralentissement de l'activité du canal de Suez. Passage obligé du pétrole qui transite du Moyen-Orient vers l'Europe et les États-Unis, les 190 km de cours d'eau n'ont vu passer que 1.313 navires en janvier, soit un recul de 22 %. Dans la région du Golfe, la flotte s'immobilise. Près d'un quart des tankers de la région étaient disponible, à quai, en fin de semaine dernière. Et la situation pourrait s'aggraver, si tous les pays respectaient leurs quotas.paradoxesLe niveau de production souhaité n'est en effet respecté qu'à 80 %, 27,7 millions de barils par jour sont encore sortis des sous-sols des pays de l'Opep en février, contre 24,8 attendus. Selon le CGES (Center for Global Energy Studies), le Venezuela, le Nigeria, la Libye et l'Algérie produisent encore largement plus que leurs engagements. La palme des paradoxes revient sans doute à l'Angola, dont le ministre de l'Énergie a pris la présidence tournante de l'Opep début janvier : entre septembre 2008 et fin janvier 2009, le pays a augmenté sa production, alors qu'il s'était engagé à la réduire de 200.000 barils par jour.Le débat sur la nécessité de réduire de nouveau, ou non, le niveau de production, renvoie au niveau optimal auquel les différentes parties souhaitent voir le baril de pétrole. Soit 75 dollars pour l'Opep, mais beaucoup moins pour les pays consommateurs, qui appelaient la semaine dernière par le biais de l'Agence internationale de l'énergie, à une stabilisation des prix autour de 40 dollars. Un niveau de prix qui pèsera inévitablement sur le niveau des investissements, a immédiatement rétorqué l'Opep.
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