Le camp des baissiers se renforce sur les actions

L'ouverture de Wall Street hier, autour de l'équilibre, avant de céder une nouvelle fois à la tentation de la baisse (l'indice Dow Jones a perdu 1,21 % à 6.547,05 points), a certes constitué un répit pour les Bourses européennes. En matinée, celles-ci avaient subi l'influence délétère des futures sur le S&P 500, en net repli. S'il a limité son recul à 0,6 % à 2.552,99 points, le CAC 40 a été jusqu'à perdre 2,72 % et se rapprocher de la sorte de 165 points de son plus bas niveau de 2003 (2.401,15 points en séance). Un seuil qui pourrait être franchi si l'on en croit l'universitaire de Yale, Robert Shiller, qui appuie ses travaux sur la thèse de Benjamin Graham, l'inventeur de la gestion « value ». Graham distingue la moyenne des résultats publiés sur les dix dernières années. Ensuite, il suffit de diviser le cours de Bourse par ce bénéfice moyen pour obtenir le « PER de Graham ». Robert Shiller relève que ce ratio s'élève encore à 13,2 fois. Lors de chacune des trois plus profondes récessions qui ont suivi celle de 1929, Graham a constaté que son PER était tombé sous les 10 fois. Conclusion de Shiller : le S&P 500 devrait encore reculer de 27 %, soit tomber sous les 540 points, à une encablure de l'objectif de 500 points assumés depuis le début de l'automne denier par le stratège Modial de Société Généralecute; Générale, Albert Edwards. Celui-ci fonde aussi son analyse sur les travaux de Graham. Mais, si celui-ci peut se réjouir de n'être plus seul à jouer les Cassandre, il ne perçoit pas la zone des 500 points du S&P 500 comme un plancher absolu. Il commence à douter des méthodes de valorisations liées aux résultats qui pourraient voir se substituer des valorisatiosn assises sur la valeur des actifs. Si les rangs des baissiers se renforcent, celui des observateurs qui dénoncent un alarmisme excessif se fait aussi plus virulent. Ainsi François Chevalier, le stratège de VP Finance, explique qu'« en répliquant pour les trois ans à venir le pire scénario économique que les États-Unis aient connu depuis 1945 et moyennant un PER de 15,5, qui exclut implicitement une reprise de l'inflation, le S&P toucherait un point bas en octobre 2011, à 892 points ».surréactionFace à un niveau de cet indice déjà inférieur d'un quart à cet étiage, il n'hésite plus à parler de scénario catastrophe ou plus simplement de surréaction. Les marchés ont aussi reçu le soutien de Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), qui a déclaré devant un parterre de banquiers centraux réunis à la Banque des règlements internationaux, qu'il distinguait déjà des éléments positifs à même de renverser la vapeur pour l'économie mondiale bien que les marchés les sous-estiment. Parmi ceux-ci figurent la baisse des matières premières et des taux d'intérêt, les engagements des États à l'égard des banques et les plans de relance publics. n Les observateurs qui dénoncent un alarmisme excessif se font aussi plus virulents.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.