Naissance du numéro un des agences de voyages

La crise donne le coup d'envoi à une troisième force dans le tourisme en France. Face à l'hégémonie de Carlson Wagonlit Travel et d'American Express dans le voyage d'affaires, mais aussi à la prépondérance, dans le tourisme, des groupes intégrés allemands TUI et Thomas Cook, qui possèdent chacun des tour-opérateurs puissants (Nouvelles Frontières et Marmara pour le premier, Jet Tours pour le second) et un réseau de distribution, Afat et Sélectour sonnent la révolte. Les deux réseaux d'agences de voyages volontaires ont annoncé hier leur fusion, censée démarrer le 1er janvier 2010 sous une marque qui sera annoncée avant l'été (une nouvelle marque, probablement, et non la reprise d'une des deux). Elle doit donner naissance au premier réseau d'agences de voyages français, avec 1.170 points de vente et 4.000 collaborateurs, qui détiendra 25 % de la distribution du secteur. Son volume d'affaires s'élève à 2,8 milliards d'euros.Imposer la marqueJuridiquement, la nouvelle structure sera composée d'une coopérative et d'une filiale société anonyme (SA), en charge des différents services. Son capital n'a pas été précisé. Un administrateur de chaque réseau assurera la présidence de la coopérative et de la SA. Le modèle économique classique des réseaux ne changera pas. Ils vivent des cotisations des adhérents et des rémunérations des fournisseurs (voyagistes, compagnies aériennes?). Face à ces derniers, le couple Afat-Sélectour pourra bénéficier d'une puissance de frappe très importante. D'autant plus s'il arrive à imposer une marque forte. Reste néanmoins deux inconnues. Le réseau parviendra-t-il à se faire une place sur Internet ? Et ne va-t-il pas s'épuiser dans ce processus de fusion au moment où il faut surmonter une conjoncture défavorable ? Cette fusion n'est peut-être qu'une première étape. Une augmentation de capital est prévue « pour d'autres projets », dit-on au sein de l'un des deux réseaux. Une chose est sûre, cette fusion dans la distribution ne résout pas tout. Un adossement à un tour-opérateur permettrait de lutter plus efficacement contre TUI et Thomas Cook. Dans cette hypothèse, le nom de Fram, isolé sur la scène du tour-operating, vient forcément à l'esprit. Fabrice Gliszczynsk
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