Medicrea veut conquérir le marché américain

hÔnes-Alpes/santɫ Le mal de dos est le mal du siècle », aime à rappeler Denys Sournac, PDG de Medicrea. Il fait en tout cas les beaux jours de cette PME lyonnaise de 83 personnes, dont les ventes ont bondi de 38 % sur les cinq premiers mois de l'année (4,6 millions d'euros). Créée en 1998, Medicrea fabrique des implants chirurgicaux pour la colonne vertébrale, ces prothèses qui permettent de remettre d'aplomb scolioses et autres torsions des vertèbres. Des besoins renforcés par le vieillissement de la population et les problèmes d'obésité. « Aujourd'hui, 2 % des patients qui souffrent du dos ont recours à la chirurgie. Mais le marché mondial a atteint 8 milliards de dollars en 2008 et devrait doubler d'ici à cinq ans », indique Denys Sournac. Pour l'heure, le segment est dominé par les grands équipementiers médicaux, au premier rang desquels les américains Medtronic et DePuy, filiale de Johnson & Johnsonnson. Mais Medicrea compte bien s'y faire une place via des technologies innovantes : implants plus petits, plus mobiles, instruments de pose à usage unique qui diminuent le temps d'intervention chirurgicale.recherche d'un partenaireLa société consacre chaque année 15 % de son chiffre d'affaires à la R&D. Elle vise surtout les États-Unis, qui concentrent 82 % du marché et où les prix de vente sont jusqu'à dix fois plus élevés qu'en Europe. Medicrea y réalise déjà la moitié de ses ventes, mais, compte tenu de sa taille réduite, la société cherche un partenaire pour commercialiser son dernier implant (agrafes cervicales et lombaires), actuellement « test頻 sur plusieurs patients.Après avoir levé 2,5 millions d'euros en début d'année (Medicrea est cotée sur Alternext depuis 2006), la société bénéficie d'une ligne de financement d'Oséo qui a porté son endettement net à 3 millions d'euros. Les dirigeants étudient d'ailleurs plusieurs dossiers d'acquisitions, pour racheter de nouvelles technologies ou se renforcer géographiquement. Medicrea n'est cependant pas encore profitable : après une perte nette de 5 millions d'euros l'an dernier, les dirigeants comptent « approcher » la rentabilité opérationnelle en 2009. « Nous tablons sur une légère accélération de notre croissance au second semestre », estime Denys Sournac. S'il tient parole, Medicrea aura presque doublé son chiffre d'affaires en trois ans. AUDREY TONNELIER
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