Le fonds du Qatar pourrait entrer au capital de Porsche

Les fonds souverains du golfe Persique pourraient bien devenir les sauveurs des joyaux industriels du Bade-Wurtemberg. Après Daimler, qui a vendu au fonds d'Abu Dhabi 9,1 % de son capital pour près de 2 milliards d'euros, c'est Porsche qui pourrait bientôt accueillir le fonds du Qatar QIA parmi ses actionnaires. Hier, un porte-parole de la firme de Stuttgart a confirmé que des discussions exclusives étaient menées dans ce sens dans « une bonne atmosphère ». Les modalités de l'opération ne sont pas connues, mais deux scénarios étaient évoqués. Selon le « Financial Times Deutschland », QIA pourrait prendre directement 25 % de Porsche pour 4,5 milliards d'euros. Autre possibilité évoquée : le fonds pourrait reprendre à Porsche ses options Volkswagen qui portent sur 24 % du capital du premier constructeur automobile européen. Dans ce cas, QIA deviendrait potentiellement le deuxième actionnaire de VW derrière Porsche, qui possède 50,8 % du capital, et le Land de Basse-Saxe (20 %).Aides d'état attenduesPour Porsche, ce soutien venu du Golfe apporterait de l'argent frais quand le groupe en a bien besoin. Pour financer sa montée dans VW, le constructeur de voitures sportives s'est beaucoup endetté. Au 31 janvier, sa dette nette s'élevait à 9 milliards d'euros. L'effondrement des ventes pèse lourd sur son flux de liquidités. Et en mars, Porsche a eu toutes les peines du monde à renégocier des lignes de crédit de 10 milliards d'euros. Pour les obtenir, il lui a fallu renoncer à certains financements à court terme qui manquent cruellement. Le groupe s'est alors tourné vers l'État et a demandé un crédit d'urgence de 1,75 milliard d'euros dont il aura besoin avant le 23 juin. Mais cette aide étant réservée aux groupes mis en difficulté par la crise et non par des choix stratégiques, il n'est pas certain que ce prêt soit accordé à Porsche. Par ailleurs, pour certains analystes, le risque lié aux options VW, dont on ne connaît ni le prix d'exercice ni les modalités exactes, pourrait être élevé. Une cession de ces options à QIA, qui les exercerait dans la foulée, serait un soulagement pour le groupe. Outre ces soucis de liquidités, Porsche doit aussi faire face à d'autres difficultés depuis quelques semaines. Son projet de fusion avec Volkswagen a échoué devant la résistance du conseil de surveillance du groupe de Wolfsburg et repoussé sine die. De plus, le gendarme financier allemand, la Bafin, a officiellement ouvert une enquête sur le rôle de Porsche dans l'envolée du cours de Volkswagen en octobre dernier. Le printemps est donc bien rude du côté de Stuttgart.
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