Air France remplace ses sondes en 10 jours

AérienAlors que les recherches continuent dans l'Atlantique pour retrouver les corps des victimes et les débris de l'avion une semaine après l'accident du vol AF 447, la polémique enfle autour des sondes Pitot de l'Airbus A330, fabriquées par Thales. Évoquées comme pouvant avoir un lien possible avec l'accident d'Air France, ces sondes, au nombre de trois par avion, permettent de mesurer la vitesse aérodynamique. Le Bureau enquête analyses (BEA) a pointé, sur le vol Rio-Paris, « une incohérence des vitesses mesurées ».Après la menace, lundi, des syndicats Alter et Spaf de refuser d'embarquer sur des A340-A330 n'ayant pas au moins deux sondes Pitot modifiées, la direction d'Air France, craignant une extension de cette position aux autres syndicats, a décidé d'accélérer le remplacement de toutes les sondes de sa quarantaine d'A330-A340. Le prix est minime (autour de 2.500 dollars pièce). Deux des trois sondes ont été modifiées dès hier pour chaque avion. La troisième le sera d'ici dix jours, selon nos informations. D'autres compagnies, comme Swiss, ont annoncé hier le remplacement de cette pièce. incident déjà connuPlusieurs dysfonctionnements de sondes ont été identifiés dans le passé. Air Caraïbes en a rencontré un en août 2008, XL Airways aussi, peu après. Toutes deux ont changé immédiatement les sondes. Air France a rencontré ce type d'incident dès mai 2008. Après de longues discussions avec Airbus, qui n'a pas interdit les vols, la décision de les remplacer a été prise un an après, le 27 avril 2009. Informées de toutes ces pannes, les autorités de certification (la Direction générale de l'aviation civile, DGAC, coordonnée à l'Agence européenne de la sécurité aérienne) n'ont pas jugé nécessaire d'émettre des « consignes de navigabilit頻. Celles-ci, appelée AD dans le jargon pour « airworthiness directive », auraient obligé les transporteurs à changer la pièce. Si ces sondes Pitot étaient identifiées comme l'une des causes du crash, on risquerait d'assister à une bataille juridique colossale qui pourrait impliquer Thales, Airbus, la DGAC et Air France. Fabrice Gliszczynski, à Kuala Lumpu
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