Valeo : non à la « retraite chapeau » de Thierry Morin

ÉquipementierPlus que d'autres assemblées générales, celle de Valeo, qui se tenait hier après-midi, était sans doute l'une des plus attendues de la saison. Au c?ur des débats, les indemnités de départ de Thierry Morin. Et comme il fallait s'y attendre, la sentence a été sans appel. Suivant les recommandations du conseil d'administration, les actionnaires ont, à une écrasante majorité de 98,62 %, voté contre la résolution détaillant les conditions de départ de l'ancien patron de l'équipementier.Débarqué fin mars, celui-ci s'était vu attribuer une « retraite chapeau » de 3,2 millions d'euros pour ses vingt ans de bons et loyaux services, dont huit passés à la tête de l'entreprise. Une généreuse dot sur laquelle les administrateurs avaient décidé de revenir après la découverte des écoutes clandestines du conseil d'administration, mises en place par Thierry Morin lui-même. Contre toute attente, le conseil d'administration avait alors décidé de soumettre l'annulation de ces indemnités au vote de l'assemblée générale. Ce qui est désormais chose faite. Reste qu'entre ce vote et la réalité, il y a un gouffre. Car les indemnités ayant déjà été versées, la procédure juridique lancée par le groupe risque d'être longue avant qu'il ne remette la main sur les 3,2 millions d'euros.critiquesEt si le conseil d'administration a eu gain de cause sur le sujet, il n'a pas manqué de s'exposer à certaines critiques. Comme celle de cet actionnaire qui estimait que faire voter l'assemblée générale sur un tel sujet témoignait de l'irresponsabilité des administrateurs qui n'assument pas ce qu'ils ont eux-mêmes acté auparavant. Soulignant que cette procédure était un fait exceptionnel, cet actionnaire proposait dans la foulée que Valeo crée un vrai précédent en soumettant désormais de façon permanente le sujet des rémunérations au vote de l'assemblée générale.Du reste, les débats ne se sont pas limités à ce sujet. Comme c'est le cas traditionnellement, les actionnaires ont aussi donné un blanc-seing aux administrateurs pour d'éventuelles opérations sur le capital du groupe. Un sujet sensible à l'heure où des rumeurs prêtent à Valeo l'intention de lancer une augmentation de capital. Sans doute afin de brouiller les cartes, la direction indiquait par ailleurs examiner des dossiers d'acquisitions sans limite de taille. Gaël Vaut
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