Le retour des banquiers de Wall Street

Le Trésor américain a donné hier le coup d'envoi au remboursement par les banques des aides d'État dont elles ont bénéficié pour surmonter la crise financière. Enfin ! applaudissent les intéressées, pressées de se débarrasser de la tutelle publique pour mener à nouveau leur vraie vie de banquier de Wall Street. Déjà ! s'étonne le bon peuple de Main Street, appelé en renfort de son système financier il y a neuf mois à peine, à coup de centaines de milliards de dollars. En dépit des fautes et des excès révélés au grand jour, il fallait alors à tout prix sauver les banques sous peine de voir s'écrouler l'économie mondiale. Après l'élection de Barack Obama, l'Américain moyen avait au moins eu une satisfaction : celui de voir le coûteux sauvetage financier se doubler d'une tentative de moralisation du système, avec un contrôle des salaires et des bonus distribués dans les établissements aidés par l'État. Et maintenant ? Interrogé le mois dernier sur la première décision qu'il prendrait après avoir remboursé le Trésor, Kenneth D. Lewis, le patron de Bank of America, répondait sans complexe que cela permettrait de « revoir notre système de rémunération et de rétablir les bonus ». Sans revenir en arrière pour autant, précisait-il dans la foulée. Et pour cause : Washington entend imposer aux banques qui s'apprêtent à échapper à sa tutelle de nouvelles règles en la matière afin d'éviter les comportements à risque. Mais comment croire un instant que les attitudes aient fondamentalement changé alors que s'agissant de primes, de parachutes dorés et de coûteux séminaires au soleil, les fautes de goût ont été nombreuses ces derniers mois, en pleine tourmente financière. À la City de Londres, pourtant bien malade, les golden boys se recruteraient déjà à prix d'or. Washington lâche du lest alors que le système financier reste très fragile, s'alarme le Fonds monétaire international. Gare à l'ivresse de la liberté[email protected] muriel motte
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