Les exportations ont chuté de 25 % par rapport au plus-haut de 2008

Sur le plan purement comptable, c'est une bonne nouvelle. Entre mars et avril, le déficit du commerce extérieur a perdu de son embonpoint, désormais chronique. Sous le double coup de la réduction de la facture énergétique amorcée en début d'année et du recul des importations (? 7,8 % sur trois mois et ? 19,3 % sur un an), il a légèrement dépassé les 3,7 milliards d'euros en avril contre 4,3 milliards le mois précédent selon les services des Douanes.Mais il convient de relativiser cette bonne surprise. Pour plusieurs raisons. Sur les douze derniers mois, le déficit de la balance commerciale atteint le record de 56,835 milliards d'euros. Soit 1,4 milliard de plus que sur l'ensemble de l'exercice 2008. La diminution des importations signifie-t-elle une préférence plus marquée des Français pour les produits fabriqués dans l'Hexagone?? Pas vraiment. Elle provient simplement d'une mise au régime des ménages qui, compte tenu de la dégradation du marché du travail, ralentissent par prudence leur consommation. Si celle-ci résiste, elle ne progresse plus au même rythme qu'au cours des dernières années (lire « La Tribune » de lundi).Cette diminution d'environ 600 millions du déficit commercial s'explique-t-elle par un rebond des exportations?? Même pas. Malgré les multiples déplacements à l'étranger d'Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'État au Commerce extérieur, pour tenter de convaincre de l'excellence des produits made in France, son action se révèle inefficace pour contrer le ralentissement du commerce mondial?: les exportations tricolores, qui ont dépassé les 27 milliards d'euros en avril, ont chuté de 9 % depuis février et de 22 % depuis un an?! Par rapport au plus-haut de février 2008, le recul dépasse même les 25 % (? 26 % exactement).La chute de l'activité outre-Rhin nous affecte tout particulièrement. « Le niveau mensuel des exportations est retombé à son niveau du début des années 2000 », observent les Douanes.L'aéronautique résisteCertes, quelques secteurs résistent, comme l'industrie aéronautique. Mais même ce secteur phare de l'économie française est perturbé. « Depuis le record de décembre 2008, les livraisons d'Airbus évoluent de façon heurtée. Très faibles en mars, puisqu'elles n'ont pas dépassé le milliard, les livraisons ont augmenté en avril?: 1,364 milliard d'euros pour 26 appareils avec une forte concentration de l'Europe et de l'Asie. Le rebond des exportations aéronautiques et spatiales reste cependant partiel, en l'absence de ventes de satellites et du fait de moindres livraisons d'avions moyen-courriers », précisent les Douanes. Quant aux ventes d'automobiles, elles se raffermissent progressivement, stimulées en partie par l'instauration chez nos voisins européens de primes à la casse. Enfin, la réduction de la facture énergétique risque d'être temporaire au regard de l'actuelle remontée des cours du brut et du prix du gaz. n
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