« Près d'une entreprise sur cinq craint pour sa survie »

Jean-François Roubaud, président de la CGPMEQuel est l'état d'esprit des chefs d'entreprise actuellement??Ils sont de plus en plus inquiets. Alors que certains commencent à parler d'une prochaine sortie de crise, les chefs d'entreprise ne voient pas encore le bout du tunnel. Selon notre enquête, ils sont 19 % à craindre pour la survie de l'entreprise. Ils n'étaient que 12 % en avril. Au total, six entreprises sur dix éprouvent de réelles difficultés.Lesquelles??Ce sont essentiellement des problèmes de trésorerie, en particulier à court terme, dus à des défauts de paiement de quelques clients, de commandes annulées, dans le sillage du ralentissement brutal de l'économie observé depuis le premier trimestre.Tous les secteurs sont-ils touchés??Tous, sauf rares exceptions. Mais il est clair que l'industrie paie le tribut le plus élevé. Les fermetures d'usines, les mises au chômage partiel et les licenciements concernent le plus souvent le secteur manufacturier. En outre, l'impact de la crise est différent en fonction de la taille de l'entreprise.C'est-à-dire??Il s'avère que les très petites entreprises, plus souples, plus réactives, s'en sortent mieux que les plus grosses structures.Quel est le principal enseignement de la crise??Pour 61 % des entrepreneurs, la crise leur impose la nécessité de consolider les acquis, et pour 42 %, de favoriser l'innovation. Pour près d'un entrepreneur sur cinq, diversifier son portefeuille, rechercher de nouveaux marchés est désormais une priorité. C'est encourageant pour l'avenir.Selon cette enquête, 29 % des PME éprouvent du ressentiment. Envers qui??Essentiellement envers leurs banques. Elles ont eu le sentiment d'avoir été « lâchées », abandonnées sur le bas-côté de la route lorsque la conjoncture s'est durcie.Ce ressentiment peut-il laisser la place au découragement??Absolument pas. Notre enquête le démontre bien. Pour éviter que de telles difficultés se reproduisent, les chefs d'entreprises ont décidé de prendre les choses en main et de revoir entièrement leur mode de gestion, la structure financière de leur entreprise, pour ne plus dépendre uniquement des banques. Comment??En ayant une gestion plus rigoureuse encore, en faisant de l'augmentation des fonds propres et des réserves de trésorerie une priorité à part entière.Sur ce thème, avez-vous des propositions??Parmi beaucoup d'autres idées, depuis longtemps, nous nous battons pour que les résultats qui seraient remontés dans les fonds propres bénéficient d'une fiscalité allégée. Nous espérons bien, notamment sur ce point, avoir des réponses du gouvernement pendant Planète PME, qui se tiendra le 16 juin à Paris. n Pour un entrepreneur sur cinq, diversifier son portefeuille, rechercher de nouveaux marchés est désormais une priorité. »
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