Le Parti socialiste panse ses plaies après la débâcle

olitiquePréserver une image d'unité tout en s'engageant à changer radicalement d'orientation et de méthode. C'était la feuille de route du conseil national du Parti socialiste, deux jours seulement après la lourde défaite des européennes. Le PS, victime des rivalités entre ses présidentiables, mais aussi de l'absence d'un projet politique clairement identifié, a recueilli 16,48 % des voix dimanche. Soit l'étiage atteint par Lionel Jospin au premier tour de l'élection présidentielle de 2002. « Dernière station-service avant le désert ! » a lancé le secrétaire à la Rénovation, Arnaud Montebourg, en arrivant à l'hôtel parisien où était réuni le « parlement » du parti.Dans un discours de « mobilisation tourné vers l'avenir », selon son entourage, Martine Aubry a proposé « une triple refondation » des idées, de la façon de rassembler la gauche ? ce qui inclut la question des primaires pour la désignation du candidat à la présidentielle ? et du parti qui doit être doté « de nouvelles méthodes de travail ».La première secrétaire du PS n'était pas menacée par une révolution de palais. Ceux qui auraient pu véritablement contester son leadership, et notamment Ségolène Royal, ont joué l'apaisement. Dans un communiqué publié avant le conseil national, les proches de l'ex-candidate à la présidentielle de 2007 ont annoncé que Martine Aubry et Ségolène Royal s'étaient rencontrées dans la matinée, au QG parisien de la présidente de Poitou-Charentes, et avaient « décidé de se consulter régulièrement et en direct pour agir dans l'intérêt de leur famille politique ». Ségolène Royal « a dit à Martine Aubry qu'elle pouvait compter sur son soutien complet pour toutes les initiatives qu'elle prendra pour la transformation radicale du Parti socialiste ». La trêve ainsi conclue entre les deux rivales du congrès de Reims s'est traduite par la nomination de Ségolène Royal au poste de vice-présidente de l'Internationale socialiste.OuvertureMartine Aubry cherche aussi à ouvrir la direction du parti aux représentants d'autres courants, comme Pierre Moscovici, qui avait soutenu Bertrand Delanoë. La première secrétaire envisage enfin la création d'une sorte de « conseil des sages », qui réunirait notamment Ségolène Royal, Bertrand Delanoë, Laurent Fabius, François Hollande? « On ne doit pas rester comme ça simplement dans un appel à l'unit頻, a averti l'ex-premier secrétaire du PS. François Hollande, absent pour cause de cérémonies du souvenir du massacre du 9 juin 1944 à Tulle, a souligné sur RTL qu'il fallait « être capable, au-delà de l'unité nécessaire, de faire les transformations, les changements » et de donner « une cohérence et une ligne politique » au PS.L'autre question du jour était celle du sort de Benoît Hamon, représentant de l'aile gauche du PS et candidat malheureux aux européennes en Île-de-France. L'ex-eurodéputé a finalement accepté de conserver son poste de porte-parole du parti pour « ne pas aggraver le sentiment de division ».
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