Les négociations sur l'emploi en période de crise s'annoncent délicates

SocialAprès un semestre quasi blanc en termes de négociations sociales et à quelques jours de la manifestation nationale de samedi, syndicats et patronat se retrouvent ce matin au siège du Medef pour ouvrir un nouveau cycle de discussions. Au menu de cette première séance, la « gestion sociale des conséquences de la crise sur l'emploi ». Un intitulé flou, qui reflète la volonté de Laurence Parisot, la présidente du Medef, d'aborder tous les sujets « sans tabou ». Mais qui présente l'inconvénient majeur de ne pas définir très précisément le contenu de la négociation.Une large part de la réunion d'aujourd'hui sera donc consacrée à rapprocher les points de vue divergents des syndicats et du patronat. Les premiers veulent, en priorité, améliorer la situation des salariés victimes de la crise. Et placent, en haut de leur liste, l'indemnisation du chômage partiel. Certes, ils l'ont déjà revue à la hausse par un accord signé en décembre 2008, puis, au printemps, via un mécanisme cofinancé par l'Unedic et l'État. Mais ils jugent indispensable de remettre l'ouvrage sur le métier. « Il paraît que le dispositif est difficile à appliquer dans certains secteurs. Nous sommes prêts à lever ces freins si c'est nécessaire car notre priorité est de maintenir les salariés en emploi », souligne Gabrielle Simon, de la CFTC. « Pendant l'été, nous allons atteindre la limite ? 800 heures par an, par salarié ? autorisée pour le chômage partiel. Il faut peut-être réfléchir à un allongement », ajoute Stéphane Lardy, de FO. Autre thème que les syndicats veulent aborder, la question des chômeurs qui arrivent en fin de droit et basculent de l'indemnisation chômage vers les minima sociaux, beaucoup moins favorables. « Il faut absolument s'y attaquer avant qu'il y ait un risque d'exclusion majeur », juge Laurence Laigo, secrétaire nationale de la CFDT. Sur ces deux sujets, les syndicats souhaitent des résultats concrets avant l'été.Or, si le patronat est prêt à discuter du chômage partiel pour que tous ses adhérents puissent y avoir accès, il souhaite également pousser ses pions. Sans s'engager sur le terrain miné de la réforme du licenciement économique, la CGPME aimerait, par exemple, pouvoir recourir à un contrat de travail « intermittent ». « Ce contrat, qui permet une présence variable du salarié, pourrait être très utile lors de la sortie de la crise », plaide Jean-François Veysset, de la CGPME.Une tâche difficilePour Dominique Castera, la DRH de Safran qui dirige la délégation patronale au nom du Medef, la tâche s'annonce rude. D'autant que des initiatives gouvernementales ? sur l'emploi des jeunes ? ou parlementaires ? sur le prêt de main-d'?uvre ? ont récemment empiété sur les prérogatives des partenaires sociaux. À tel point que la CFDT a demandé, hier, la suspension de l'examen de la proposition de loi Poisson, jugeant ce « télescopage » source de « confusion ». Agnès LaurentLaurence Parisot, la présidente du Medef, souhaite aborder tous les sujets « sans tabou ».
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