Paris et Berlin peuvent faire tomber Barroso

Union européenneL'actuel président de la Commission de Bruxelles, José Manuel Barroso, a officialisé hier son souhait d'être reconduit à la tête de l'exécutif européen. Sans rival déclaré, il est « le candidat » des conservateurs (PPE) qui sont sortis vainqueurs des élections. Il a, de surcroît, le soutien de Nicolas Sarkozy et d'Angela Merkel. Bref, sur le papier, rien ne semble empêcher sa désignation pour un second mandat lors du prochain Conseil européen le 19 juin, comme l'a rappelé hier Bernard Kouchner devant l'Assemblée nationale. Cependant, il y a un os. Nicolas Sarkozy a plusieurs fois pris ses distances, reprochant à José Manuel Barroso sa passivité dans la gestion de la crise économique. Pour une désignation définitive, il a clairement fait savoir qu'il souhaitait « attendre » que les Irlandais votent à nouveau sur le traité de Lisbonne pour savoir si celui-ci entrera enfin en vigueur. Si tel était le cas, il faudrait que le Conseil européen de décembre s'exprime sur le nom du futur président de l'Union. Car le Conseil européen devrait avoir « une idée d'ensemble ». Angela Merkel est du même avis. Elle préférerait elle aussi « quelque chose de moins formel » qu'une nomination effective dès la semaine prochaine dans l'attente du vote irlandais. Mais quelle sera alors la procédure d'approbation du futur président de la Commission par le Parlement européen?? Selon le traité de Nice, par la majorité simple des votes exprimés?? Ou selon le traité de Lisbonne, par la majorité qualifiée de l'ensemble des 736 eurodéputés. « leadership »Le Conseil européen devrait surtout trancher cette question la semaine prochaine. Avec Nice, le PPE peut trouver la majorité simple avec les abstentions. Or, avec Lisbonne, la désignation de José Manuel Barroso est loin d'être acquise. « Si le Conseil européen choisit Lisbonne, alors d'autres candidats peuvent émerger, comme l'ancien Premier ministre belge, Guy Verhofstadt », observe un diplomate européen. Compte tenu des résultats des élections européennes, « lorsque l'on fait le tour des grands pays, on constate que le leadership de l'Union européenne est désormais dans les mains des dirigeants de Paris et Berlin », remarque Henrik Uterwedde, vice-président de l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg. D'autant que le temps est au beau fixe entre les deux dirigeants. Après des relations parfois tendues jusqu'à la fin de l'année, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont multiplié depuis quelques mois les signes d'entente parfaite. Au cours de la campagne, ils ont signé ensemble un texte programmatique et mené deux réunions publiques en commun. « Sur les grands sujets de fonds ? le refus de l'entrée de la Turquie, la défense, les institutions, le refus de considérer l'Europe seulement comme un grand espace de libre-échange ? l'accord franco-allemand est complet » poursuit Henrik Uterwedde. Nicolas Sarkozy reçoit demain Angela Merkel à l'Élysée. Choisiront-ils d'attendre la ratification du traité de Lisbonne pour la désignation du futur président de la Commission de Bruxelles?? n
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