L'exemple néerlandais est-il à suivre ?

Pionnier en matière d'encadrement des rémunérations des dirigeants d'entreprise, le gouvernement néerlandais a légiféré dès septembre 2008. Le texte, mis en application au 1er janvier, contraint les patrons à payer 30 % d'impôt de plus sur leurs primes, s'ils gagnent plus de 500.000 euros annuels net. Même tour de vis dans la finance : un accord, négocié le 30 mars, prévoit que les salaires des banquiers ne doivent pas augmenter plus vite que ceux des salariés ordinaires. C'est précisément une copie de cet accord que Wouter Bos, le ministre néerlandais des Finances, a fourni à Timothy Geithner, son homologue américain, pendant le sommet du G20 à Londres, début avril. À l'époque, la Maison-Blanche regardait avec intérêt l'exemple des Pays-Bas. Mais la révolution Obama va devoir encore attendre. Certes, la Réserve fédérale prépare des règles pour que le mode de rémunération des dirigeants de Wall Street n'encourage pas les prises de risque excessives. Le Trésor a toutefois prévenu qu'il ne plafonnerait pas la paie des présidents de sociétés, secourues ou pas par le gouvernement fédéral.En Allemagne, où le débat sur les salaires fait aussi des vagues, un compromis a été trouvé entre les formations politiques au pouvoir : la CDU et le SPD se sont mis d'accord en mars sur le principe d'un renforcement de la législation. Le texte, adopté le 18 juin par le Bundestag, devrait entrer en vigueur avant les élections du 27 septembre. S'il ne fixe pas de salaire maximal pour les patrons, comme le souhaitait initialement le SPD, il prévoit que le montant du salaire soit fixé par l'ensemble du conseil de surveillance, alors qu'une simple commission suffit aujourd'hui. Ce même conseil verra son pouvoir renforcé et pourra décider de réduire le salaire de la direction en cas de difficulté. Enfin, le niveau des rémunérations devra être « convenable » par rapport à la prestation fournie et au reste des salaires de la branche. E. Ch. avec E. C. (New York), S. C. (Amsterdam) et N. V. (Berlin)
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