L'économie allemande envoie des signaux positifs

conjonctureLes derniers chiffres donnent à penser que l'activité économique restera faible mais reculera moins que pendant le premier semestre. Après une phase de stabilisation début 2010, la tendance sera de nouveau à la hausse avec un retour à une croissance positive à partir du milieu de l'année prochaine », estime la Banque centrale européenne dans son rapport mensuel, publié hier. Le gouvernement allemand parle pour sa part de « normalisation », et n'exclut pas une croissance positive, de l'ordre de 0,1 % dès le deuxième trimestre 2009 après une série de quatre trimestres de recul du PIB depuis le printemps 2008.Plusieurs indicateurs parus cette semaine permettent à la première économie de la zone euro de reprendre espoir. Les exportations ont de nouveau chuté en mai par rapport au même mois de 2008, mais ont progressé de 0,3 % par rapport à avril, selon l'office fédéral des statistiques, Destatis. Le solde reste positif à 9,6 milliards d'euros (contre 14,5 milliards l'an passé). « À court terme, une stabilisation continue et une amélioration des performances à l'export sont très probables », estime Natixis dans une note. Le modèle de développement de l'Allemagne, basé sur les exportations, permettra à l'économie du pays de profiter « de toute reprise de l'économie mondiale », estime Carsten Brzeski, chez ING. Cette amélioration reste fragile. commandes à la hausseLes exportations allemandes accusent encore une baisse de 25 % par rapport à leur pic de l'été 2008 et viennent à peine de retrouver leur niveau de fin 2005. « On a atteint un point bas et nous nous orientons vers une reprise lente au dernier trimestre 2009 », estime Catherine Stephan, économiste chez BNP Paribas. Toutefois, Berlin, qui exporte principalement des biens d'équipement et des bien intérmédiaires, reste très dépendant des dépenses d'investissements de ses partenaires commerciaux.L'autre bonne nouvelle est venue du secteur manufacturier. En début de semaine, le ministère de l'Économie annonçait que les commandes industrielles avaient augmenté de 4,4 % en mai par rapport à avril et la production industrielle de 5,1 %, la plus forte hausse depuis dix-huit ans. Du fait du fort recul observé au cours des derniers mois, le niveau de la production reste toutefois inférieur de 20 % à l'an passé. « Nous nous attendions à ce que l'économie redémarre, mais pas autant », déclare Kai Cartens, expert en conjoncture de l'institut Ifo, au quotidien « Die Welt ». « Nous avons atteint le fond du trou, estime pour sa part Wolfgang Franz, qui préside le Conseil des sages. Les paquets de relance à travers le monde vont agir dans les mois à venir, cela renforcera encore la reprise. »Les prévisions du FMI sont toutefois nettement moins optimistes. Il mise pour l'Allemagne sur un recul du PIB de 6,2 % cette année et de 0,6 % l'an prochain.
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