Ssangyong émerge d'un violent conflit

utomobileLa France n'a pas le monopole des violents conflits dans l'industrie automobile. Avec une tout autre ampleur que les mouvements sociaux chez Molex ou autres New Fabris, le constructeur coréen Ssangyong, en redressement judiciaire depuis février, a vu son usine de Pyeongtaek (à 70 kilomètres de Séoul) occupée pendant près de trois mois.Un conflit émaillé de très violents affrontements entre grévistes et forces de l'ordre. Une centaine de personnes ont d'ailleurs été blessées la semaine dernière. Le site a été finalement évacué en fin de semaine après son brutal investissement par les forces anti-émeutes qui ont notamment utilisé des hélicoptères.Le coût de la grève est estimé à 200 millions d'euros avec un manque à produire de presque 15.000 véhicules. Le constructeur n'a d'ailleurs vendu que 217 véhicules en juin (? 97 %), dont 197 en Corée. Il a écoulé sur son marché intérieur 13.000 véhicules seulement sur le semestre. La production pourrait reprendre ce mois-ci.sombre avenirMais l'avenir du quatrième constructeur automobile sud-coréen, filiale à 51 % du consortium automobile chinois SAIC (lié à GM et Volkswagen), qui en a abandonné la direction, paraît bien sombre. Peu connu en France, même s'il y a écoulé quelques centaines de solides tout-terrains Kyron ou Rexton en 2008, Ssangyong est victime de sa petite taille et de sa spécialisation dans les gros 4×4 ainsi que dans les berlines de haut de gamme, comme la Chairman issue d'une ancienne Mercedes.Cette société, jadis liée à la marque allemande puis au défunt conglomérat Daewoo, a du coup annoncé en avril dernier le licenciement de 2.650 salariés, soit 37 % de ses effectifs.Ssangyong a jusqu'au 15 septembre pour peaufiner un plan de redressement. Mais il n'a pas les moyens de renouveler ou d'étendre sa gamme. Et les pouvoirs publics de Séoul, échaudés et guère confiants, sont peu enclins à lui fournir de l'argent frais. Il est vrai que Ssangyong est un constructeur marginal face au géant Hyundai (avec Kia), voire même à Renault Samsung, filiale locale de la firme française. Un groupe de fournisseurs a du reste demandé le 5 août dernier au tribunal des faillites de procéder à la liquidation pure et simple de Ssangyong. A.-G. V.
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