Le canadien Magna affiche des pertes

Magna perd de l'argent. L'équipementier et carrossier automobile canadien, qui négocie avec General Motors (GM) la reprise d'Opel, a affiché un déficit net au deuxième trimestre de 205 millions de dollars (150 millions d'euros), bien plus lourd qu'attendu par les analystes. Et plus de 400 millions sur le semestre. Son chiffre d'affaires semestriel a carrément plongé de 45 %, à 7,3 milliards de dollars (5,2 milliards d'euros).Fondé par un autodidacte autrichien, le groupe, qui emploie 70.000 salariés sur 326 sites, n'est donc pas au mieux de sa forme, alors que GM et les pouvoirs publics allemands ont ouvert mardi dernier un nouveau cycle de discussions sur Opel, filiale allemande du constructeur américain. L'Allemagne a promis 4,5 milliards d'euros de garanties sur des emprunts pour la reprise d'Opel, au cas où ce dernier serait vendu à Magna. L'offre du canadien de reprendre 27,5 % de la firme germanique, en liaison avec la banque russe Sberbank, qui aurait une part équivalente, et le constructeur, également russe, GAZ (voir ci-contre), a aussi reçu le soutien des syndicats d'Opel. Berlin, qui juge très supérieures les garanties apportées par Magna à la pérennité des sites industriels allemands du constructeur de Rüsselsheim, a manifesté son choix en sa faveur le 30 mai dernier. Le hic, c'est que GM penche plutôt pour le holding financier RHJ, qui, pour séduire Berlin, compte réclamer 900 millions d'euros de moins en fonds publics que Magna, selon la presse anglo-saxonne.temps de réflexion pour GMGM a d'ailleurs fait état, en fin de semaine dernière, du peu de progrès dans ses discussions avec Magna. Il a, du coup, affirmé avoir besoin davantage de temps, alors que des sources politiques allemandes avaient assuré précédemment que les négociations étaient proches d'une conclusion. Parmi les points de friction figurent la distribution des véhicules Chevrolet (marque de GM) en Russie et le transfert de la propriété intellectuelle des brevets.Malgré la préférence de Berlin pour Magna, rien ne prouve que l'avenir d'Opel soit assuré par l'équipementier d'Aurora (Ontario), qui a certes une expérience du montage de véhicules de niche, mais n'a jamais conçu ni produit un modèle de grande série. Et encore moins des moteurs. Ce n'est pas un constructeur. En outre, ses alliés russes pourraient être encombrants et pas forcément crédibles, malgré ? ou à cause de ? l'aval du Kremlin.Magna se fait fort de produire des Opel chez GAZ et donc d'accroître la production globale du constructeur allemand. Mais l'état de décrépitude de GAZ ne rend pas cette hypothèse crédible dans l'immédiat. Quant à l'apport technologique de GAZ à Opel, il serait quasiment nul. Or Opel, relativement petit puisqu'il reste concentré sur l'Europe où il a écoulé à peine 1,45 million d'unités l'an dernier (avec la marque s?ur britannique Vauxhall), aura du mal à se développer par ses seuls moyens. n
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