L'industrie américaine de défense se convertit à la cybersécurité

L'administration Obama veut prendre la sécurité des réseaux informatiques au sérieux. À la fin mai, le président des États-Unis, qui estime que la vulnérabilité des « cyberinfrastrustures » de son pays lui a « coûté 8 milliards de dollars en deux ans », a annoncé que la Maison-Blanche allait créer, en son sein, une division pour protéger les réseaux informatiques publics et privés. Son budget 2010 prévoit une enveloppe de 355 millions de dollars afin de lancer des partenariats entre le gouvernement et les entreprises et ainsi stimuler cet effort.Une ambition à laquelle les attaques perpétrées, courant juillet, contre les réseaux américains et sud-coréens donnent de l'écho. Les spécialistes de la sécurité informatique, et notamment les éditeurs de logiciels, se retrouvent au centre des regards. À la fin juin, alors que des investisseurs spéculaient sur son acquisition prochaine, McAfee, le numéro deux du secteur derrière le leader Symantec, a vu son action bondir à son plus haut niveau en dix ans à New York. Wall Street s'est alors emballée dans un contexte chauffé à blanc. Ces dernières semaines, les rachats d'entreprises se sont intensifiés dans la sécurité informatique, car les industriels de la défense ont relancé leurs emplettes dans un secteur dont ils attendent une forte croissance, notamment du côté des marchés publics.nouvelles orientationsSelon l'institut Input, le gouvernement américain consacrera 10,7 milliards de dollars en 2013 à la protection des réseaux de ses ministères, de ses différentes agences et du Pentagone, une hausse de 44 % par rapport aux 7,4 milliards de dollars dépensés en 2008. Un rapport publié à la fin mai par Market Research Media estime que les dépenses fédérales dédiées à la cybersécurité vont augmenter de 6,2 % par an entre 2010 et 2015, période pendant laquelle elles atteindront au total 55 milliards de dollars.Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, passe au peigne fin les programmes d'armement du Pentagone pour éliminer ceux qu'il juge inutiles ou trop coûteux, poussant les industriels de la défense et de l'aéronautique à réduire ou à abandonner les programmes conçus pour la guerre froide. Des orientations reçues cinq sur cinq par ces groupes qui ont créé des divisions dédiées à la cybersécurité. Parmi leurs derniers rachats figure celui d'eXMeritus par Boeing le 15 juin, qu'avait précédé d'une semaine la reprise d'Axsys Technologies par General Dynamics. Un mois plus tôt, Cyveillance était cédé à QinetiQ?McAfee et Symantec, ainsi que Microsoft, procèdent aussi à des opérations de croissance externe vouées à les renforcer dans certains segments (lutte contre les malwares ou programmes néfastes, sûreté des réseaux wi-f, etc.). Google est également présent. En 2007, il a racheté la société de systèmes de sécurité en ligne Postini, pour 650 millions de dollars, peu après avoir repris GreenBorder Technologies. Le secteur de la finance se protège aussi en investissant. La banque Goldman Sachs a injecté 50 millions de dollars dans Perimeter eSecurity voilà deux ans. Un intérêt que l'on a retrouvé ces dernières années chez les spécialistes des solutions réseaux, tels Cisco, qui a racheté WebEx, et IBM, qui a acquis ISS.Éric Chalmet, à New York
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