CréditAprès la poussée de fièvre politique sur les bonus, les banquiers tentent de calmer le jeu. Réunis hier à Matignon, ils ont voulu démontrer leur « mobilisation au service du financement de l'économie ». On leur reproche de ne pas assez prêter?? Ils rétorquent, sur la foi des chiffres de la Banque de France, que leurs crédits ont progressé de 3,5 % sur un an au premier semestre, soit deux points de plus que la moyenne de la zone euro. Cette hausse se décompose en un gain de 4,4 % pour les crédits aux ménages (+ 5 % pour les prêts immobiliers) et de 2,4 % pour les crédits aux entreprises. « Le fait que le crédit reste positif sur un an montre qu'il n'a pas freiné la croissance économique, il l'a soutenue », a commenté le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Néanmoins, les équipes de François Fillon et de Christine Lagarde ont demandé aux banquiers d'amplifier leur effort. D'ici au 15 septembre, ils rendront un rapport sur leurs « perspectives de financement de l'économie afin de dynamiser la production de crédit ».Pour le moment, les banques respectent la demande faite par l'État en échange de son aide massive de l'automne dernier, à savoir accroître de 3 % à 4 % leurs prêts à l'économie à fin 2009. Par ailleurs, elles acquitteront cette année quelque 2 milliards d'euros d'intérêts sur ces aides publiques, a confirmé hier la Fédération bancaire française (voir nos éditions du 7 août).Concernant les bonus, le gouvernement a « pris acte » de l'engagement des banquiers à se conformer strictement aux règles préconisées par le G20 de Londres. Ces derniers pourront argumenter de leur bonne foi à l'Élysée le 25 août prochain. Nicolas Sarkozy, qui compte faire du respect de ces règles par toutes les places mondiales un des enjeux du sommet du G20 de Pittsburgh, veut s'assurer que la France est dans les clous avant d'écrire sur ce sujet à tous ses collègues chefs d'État. D'ores et déjà, sous sa casquette de président de la Commission bancaire, Christian Noyer a indiqué hier que les provisions de 1 milliard d'euros réalisées par BNP Paribas pour rémunérer ses traders étaient « conformes aux règles du G20 ». Celles-ci préconisent notamment la prise en compte du risque lié aux transactions des opérateurs de marché dans l'élaboration de leurs bonus, ainsi qu'un versement échelonné sur plusieurs années. M. M.Les provisions de BNP Paribas pour rémunérer ses traders « conformes aux règles du G20 ».

latribune.fr

24 Août 2009, 10:35

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