Banques britanniques  : la facture s'allège un peu

Jeudi dernier, l'action de Royal Bank of Scotland (RBS) a dépassé, pour la première fois depuis le début de la crise, le plancher symbolique de 50,5 pence. C'est à ce niveau-là que l'État équilibrerait son investissement dans la banque, dont il a pris 70 % du capital. Bien sûr, les résultats de RBS vendredi (perte nette au premier semestre de 1,2 milliard d'euros) ont immédiatement refroidi les ardeurs des actionnaires, et le prix de l'action est repassé sous le plancher. De plus, si l'action a atteint ce niveau, c'est avant tout parce qu'elle bénéficie du soutien de l'État. Enfin, pour Downing Street, trouver un acquéreur pour une participation aussi importante sera extrêmement difficile. RBS a mis sur pied un plan de redressement sur cinq ans, et Stephen Hester, son patron, prévoit que l'État restera actionnaire une large partie de cette période. Il n'empêche, le niveau théorique a été franchi. L'aide directe de Downing Street dans RBS pourrait potentiellement être rentable. Ce n'est pas encore le cas pour Lloyds Banking Group, possédé à 43 % par l'État : le niveau d'équilibre théorique est de 122,6 pence ; vendredi, l'action était à 102 pence, soit une perte théorique de presque 3 milliards d'euros. Mais c'est deux fois moins que le mois dernier. Enfin, pour Northern Rock, la troisième banque nationalisée, le calcul est plus difficile à réaliser dans la mesure où l'établissement n'est plus coté. Bref, pour les finances de l'État britannique, un premier espoir commence à poindre : les 84 milliards de livres (100 milliards d'euros) consacrés l'an dernier à soutenir le système financier pourraient ? à terme ? être un bon investissement. Mais l'injection directe d'argent dans les banques britanniques n'est qu'une très faible partie de l'ensemble des aides. 700 milliards d'eurosEn particulier, le plan de garantie des actifs toxiques de RBS et de Lloyds pourrait coûter très cher. Au total, près de 700 milliards d'euros d'actifs vont être garantis. L'État britannique estime que la perte pour le contribuable serait de 25 milliards de livres (29 milliards d'euros). Mais Stephen Hester, le patron de RBS, réfute cette idée : selon lui, en comptant les frais que la banque paye au gouvernement, et en fonction de ses prévisions de pertes sur les actifs toxiques, l'État ne devrait pas perdre un centime sur cette opération. Ces calculs complexes expliquent que le plan de garantie des actifs toxiques n'a toujours pas été signé. Annoncées il y a plus de six mois, les négociations continuent. Le Trésor britannique étudie un à un les millions d'actifs toxiques qui passeront sous ce plan. Rien que pour RBS, 6 millions de prêts sont actuellement passés à la moulinette. Au mieux, cela signifie que le Trésor aura fini son étude d'ici à la fin de l'été, avec une conclusion des négociations d'ici à l'automne. Et les contribuables ne commenceront à éponger la facture que l'année prochaine, quand les pertes sur les actifs toxiques se réaliseront. L'addition finale est encore loin d'être payée. nL'État britannique estime que la perte pour le contribuable serait de 29 milliards d'euros.
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