UBS accuse une perte historique

Pires que prévu. Les résultats de la banque suisse UBS ont été plus mauvais que ce que redoutaient les analystes. Pourtant, leurs prévisions étaient pour le moins pessimistes : 18,69 milliards de francs suisses (12,42 milliards d'euros) de pertes pour 2008. Finalement, l'exercice écoulé se solde par un résultat négatif de 19,7 milliards de francs suisses (13,3 milliards d'euros), dont 8,1 milliards au quatrième trimestre. Cette annonce clôt une année noire pour UBS. Crise des subprimes, affaire Madoff, scandale fiscal aux États-Unis : la banque a été affectée par l'ensemble des catastrophes financières qui ont marqué 2008. À un point tel que l'État suisse a dû voler à son secours en octobre dernier pour la sauver de la banqueroute.Résultat, l'édifice, réputé pour ses fondations solides, a été sérieusement ébranlé. Le départ des clients de l'institution helvétique vers d'autres établissements, jugés plus sûrs, comme les banquiers privés familiaux, en est la meilleure preuve. Au quatrième trimestre, les retraits nets ont atteint 58,3 milliards de francs suisses dans la gestion de fortune et 27,6 milliards dans la gestion d'actifs. Au total, sur l'année 2008, ce sont 204 milliards de francs suisses qui ont quitté les caisses de la banque. Un chiffre qui représente plus de 14 % de la masse d'actifs sous gestion fin 2008 (1.445 milliards de francs suisses). Sur un an, les résultats nets avant impôt des branches « gestion d'actifs » et « gestion de fortune » ont respectivement chuté de 51 %, à 236 millions de francs suisses et de 57 %, à 712 millions. En janvier, les deux activités ont repris des couleurs en enregistrant de nouveau une collecte nette, a néanmoins précisé la banque hier. « Ce redémarrage a rassuré les marchés », estime un analyste. Hier, le titre a clôturé en hausse de 5,66 % à la Bourse de Zurich. Refusant de communiquer le montant exact de ces nouvelles entrées de capitaux, le directeur général d'UBS, Marcel Rohner, a jugé qu'il était « trop tôt pour dire si cette tendance se confirmera », mais qu'elle constituait « un signe encourageant ».dans le rougeEncourageant, le bilan de la banque d'investissement l'est beaucoup moins. Ses comptes sont toujours dans le rouge. Les pertes pour 2008 ont atteint le niveau record de 33,69 milliards de francs suisses, contre 16,67 milliards un an plus tôt. « Un trimestre difficile et décevant », a reconnu Jerker Johansson, le patron de la banque d'investissement. Au dernier trimestre de 2008, la perte sur les opérations de trading s'est élevée à 8,8 milliards de francs suisses. Pour remonter la pente, UBS poursuivra dans les mois à venir la méthode de choc initiée l'an dernier. Au programme : 2.000 nouvelles suppressions de postes dans la filiale déficitaire, qui comptera à terme 15.000 personnes. Un plan d'économies qui s'ajoute aux 9.000 postes déjà supprimés dans le groupe depuis octobre 2007. Pour 2009, Jerker Johansson a fait du retour au « seuil de rentabilit頻 sa « priorité numéro une ».Enfin, UBS a décidé d'un commun accord avec la Banque Nationale Suisse (BNS) de réduire le montant maximal d'actifs « toxiques » que la banque pourra extraire de son bilan, le ramenant de 60 milliards de dollars à 39,1 milliards. « Une manière pour UBS de signaler qu'il est maintenant capable de conserver une partie de ces actifs dans ses comptes », pointe un cadre de la banque. Les marchés semblent lui avoir donné raison.
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