À mesure que la crise se prolonge, le taux de défaillance des ménages augmente. Avant l'été, celui-ci était stable mais « entre août et décembre 2008, le fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) a enregistré 56.000 nouveaux accidents, soit une progression de 2 % », a annoncé hier Martin Hirsch, haut commissaire aux Solidarités actives, lors d'un colloque sur le crédit à la consommation. Pourtant, 40 % des ménages sont exclus du crédit, considéré comme un moteur essentiel de la consommation.relever le taux d'usureLe gouvernement souhaite répondre à ce paradoxe au travers du projet de loi sur le crédit à la consommation qu'il présentera au Parlement d'ici fin mars. « Notre objectif, c'est moins d'excès et plus d'accès », résume Martin Hirsch. De son côté, Luc Chatel, secrétaire d'État chargé de la consommation a détaillé les trois axes de ce texte législatif : responsabilisation des prêteurs, amélioration de l'accès au crédit amortissable au détriment du crédit renouvelable et renforcement de la prévention du surendettement.La publicité sur les offres de crédit sera plus strictement encadrée et il ne devrait plus être possible de lier une offre commerciale avec l'acquisition d'une carte de crédit. Bercy a, par ailleurs, commandé à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) une étude sur le taux d'usure. Il s'agirait de « relever le taux d'usure des prêts amortissables afin d'élargir leur accès à des populations fragiles », explique Luc Chatel. Ce taux est, pour l'heure, trop bas pour faire des prêts de petits montants rentables. Par conséquent, les prêteurs les plus modestes se reportent sur le crédit renouvelable très coûteux.Bercy ne souhaite pas créer un fichier positif recensant tous les crédits des ménages. Les prêteurs devront systématiquement consulter le FICP. Mais Martin Hirsch a prévenu : « Si le système ne permet pas moins d'excès pour plus d'accès, on mettra en place un fichier positif dans deux ans. »

latribune.fr

23 Févr 2009, 1:33

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