Le « Google Phone » profite de la compétition entre Orange et SFR

Ce n'est plus de la science-fiction : Android débarque enfin en France. Les premiers « Google Phones » ? ces téléphones mobiles fabriqués par le taiwanais HTC et fonctionnant sous le logiciel Android conçu il y a quelques mois par le géant de l'Internet ? arriveront dans les boutiques Orange dès demain et dans celles de SFR à la fin avril. En lançant le premier modèle, le HTC Dream, déjà écoulé à plus de 1 million d'exemplaires aux États-Unis et au Royaume-Uni, la filiale de France Télécome;lécom a pris de vitesse son concurrent. SFR a présenté hier à la presse la deuxième version, plus aboutie, le HTC Magic, dont il a préféré attendre la sortie, et qu'il sera seul à commercialiser pendant trois mois? Un nouvel épisode dans la guerre commerciale qui oppose les deux premiers opérateurs mobiles français.CONCURRENT DU IPHONELes deux modèles seront vendus au même prix par l'un et l'autre opérateur : 99 euros, après remboursement de 50 euros sur demande et sous réserve d'un abonnement de vingt-quatre mois. C'est-à-dire aussi cher que l'iPhone d'Apple chez Orange aujourd'hui et bientôt, le 8 avril, chez SFR, qui s'est aligné sur ce montant. Or les deux Google Phones viennent chasser sur les terres de l'iPhone : leur positionnement est très clairement celui d'un mobile mettant l'accent sur la facilité de la navigation sur Internet, presque aussi confortable que sur un ordinateur.Selon SFR, les utilisateurs feront la différence eux-mêmes, s'ils sont adeptes du monde Apple, déjà détenteurs d'un baladeur iPod de la marque à la pomme et d'un compte sur le site de téléchargement iTunes, ou s'ils préfèrent entrer dans « l'univers de Google ». Car les téléphones sous Android donnent un accès direct à toute la suite logicielle de Google, au-delà du seul moteur de recherche : la messagerie électronique Gmail et instantanée Google Talk, la cartographie Google Maps, le site de vidéos Youtube et celui d'applications Android Market. Ce dernier reste embryonnaire, avec un millier d'applications, pour l'instant gratuites, quand l'App Store d'Apple en compte 25.000 selon les derniers pointages.Ce catalogue d'applications à télécharger, pratiques, sérieuses ou ludiques, qui permettent de personnaliser le téléphone, constitue l'autre point commun des Google Phones avec l'iPhone et ce qui séduit les fabricants de mobiles. Les sud-coréens Samsung et LG ont prévu de lancer leurs propres modèles sous Android dans l'année et Orange entend commercialiser toute une gamme sous Android. «  produit mass market »Ce nouveau système d'exploitation, qui vient concurrencer le Symbian de Nokia et le Windows Mobile de Microsoft, pourrait équiper 10 % des smartphones à moyen terme selon certains analystes, alors qu'il a représenté à peine 0,6 % du marché en 2008. Le cabinet Informa prédit que le nombre de téléphones sous Android dépassera le nombre d'iPhone dans le monde d'ici à 2012.Sélectionné par Google pour fabriquer les premiers modèles, le petit HTC, qui s'est fait connaître avec ses smartphones sous Windows Mobile, tient là une opportunité de se hisser dans la cour des grands et d'accroître sa notoriété. Grâce à ses modèles sous Android, le groupe taiwanais espère quasi doubler sa part de marché en France, passant de 3 % en 2008, selon GfK, à « au moins 5 %, voire 6 % » selon Frédéric Tassy, le patron de HTC pour la France. Le HTC Magic, « plus compact, plus joli » que la première version, est selon lui « un vrai produit mass market, qui va ratisser très large ». Mais il assure modestement qu'il ne se trouve « pas en concurrence frontale avec l'iPhone. Nous sommes trop petits pour prétendre que nous sommes meilleurs dans la recherche Internet ou autres choses ». Ce sera aux utilisateurs d'arbitrer ce premier match Google-Apple.
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