Le coup de torchon publicitaire

Le 20 janvier, quinze jours tout juste après avoir pris officiellement ses fonctions, Lars Olofsson a décidé de confier l'ensemble du budget mondial de communication du groupe Carrefour à Publicis. Sans appel d'offres. « Du-jamais vu », s'agace un publicitaire. Toutes les filiales du distributeur doivent abandonner leur agence actuelle et rallier le réseau Publicis Groupe. Manu militari.En France, BETC Euro RSCG a ainsi perdu l'un de ses plus gros clients. L'agence, filiale d'Havas, pilotait la communication et la publicité de Carrefour depuis 2003, après avoir ravi ce budget à Publicis suite à une compétition. BETC Euro RSCG lui avait trouvé une nouvelle signature « La qualité pour tous », slogan certes moins percutant que le mémorable « Carrefour, je positive » de Publicis. Ce changement d'agence intervient cinq mois après la nomination d'un nouveau directeur marketing chez Carrefour. Gérard Castrie est le troisième à occuper cette fonction depuis 2005, après Philippe Bappel et Nathalie Mesny.Dans le petit monde de la pub, ce transfert fait beaucoup jaser. Certains évoquent ouvertement les liens qu'entretiennent Maurice Lévy et Lars Olofsson, ancien de chez Nestlé, budget historique du numéro un français de la communication. Pour Havas, le coup est si rude que Vincent Bolloréeacute;, son président, a demandé à ses juristes de plancher sur les implications financières de cette rupture de contrats. L'agacement pourrait aussi poindre chez Intermarché. Le budget du challenger de Carrefour est géré par Publicis. J. G.
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