Transferts de livrets A ? : Écureuil et Banque Postale ont du mal à lâcher prise

Il y en a marre, la coupe est pleine. » Cette formule d'un responsable de la distribution d'une grande banque française résume l'état d'exaspération dans lequel se trouvent les nouveaux acteurs de la distribution du livret A. Aucun n'a souhaité s'exprimer officiellement, de peur d'être accusé de briser la solidarité professionnelle qui prévaut en cette période de crise. Mais les trois principaux groupes bancaires, BNP Paribas, Crédit Agricolegricole et Société Généralecute; Générale, accusent les réseaux collecteurs historiques de ne pas jouer le jeu et de faire obstruction à leur développement sur le marché très recherché du livret A. Malgré une campagne massive et l'ouverture de près de 5,3 millions de livrets A, aucun n'est parvenu à réellement attirer de nouveaux flux d'épargne. Sur les 8 milliards d'euros collectés par le Crédit Agricolegricole, 1 % seulement provient de ressources extérieures à la banque (voir encadré). L'irritation des grandes banques généralistes est telle qu'elles menacent de saisir les autorités de régulation de la profession. « C'est d'autant plus contrariant que les historiques clament ne pas enregistrer beaucoup de transferts?! », précise notre premier interlocuteur. Les Caisses d'Épargne font état de 102.000 transferts depuis le début de l'année, à raison de 10.000 par semaine. Selon l'Écureuil, le taux de refus de transfert ne dépasserait pas 10 %. Quant à la Banque Postale, elle affirme avoir reçu 42.000 demandes de transferts depuis l'ouverture du marché à la concurrence et ne pas s'y opposer.Selon les nouveaux entrants, les rejets de transfert de livrets iraient pourtant de 25 % à 50 % de leurs demandes. « Ce sont des niveaux incompatibles avec un processus industriel qui concerne plusieurs centaines de milliers d'opérations », s'indigne le responsable du marché des particuliers d'un second grand groupe bancaire hexagonal. S'ils reconnaissent qu'une moitié, au grand maximum, des rejets est légitime, les nouveaux entrants affirment être confrontés à deux types d'arguments moins crédibles. La première catégorie est d'ordre technique. « Le bordereau de demande est plié ou c'est l'encre utilisée qui est incriminée?! », raconte notre premier interlocuteur. menaces de frais à payerLa seconde catégorie de rejets est, selon les nouveaux entrants, encore moins recommandable. « On explique à nos clients souvent âgés qu'ils doivent se déplacer à leur agence et on leur donne une date de rendez-vous lointaine. En attendant, on leur joint un formulaire d'annulation. D'autres sont menacés de payer des frais de transfert indus. Systématiquement, ces tentatives de dissuasion concernent les livrets les plus gros », souligne notre second interlocuteur. Logiquement, les retards s'accumulent. En principe, un transfert simple doit prendre quinze jours. Mais depuis le début de l'année, en fonction des réseaux, seules 20 % à 33 % des demandes de transferts ont été réalisées. De quoi lasser aussi les épargnants pris en otage par cette bataille.
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